Le directeur général de la SSPA/Black Eagles, Fahd Halfaya et le manager Nassim Sadaoui ont été placés, dimanche soir, en détention préventive, à l'issue de leur audition par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Le premier est poursuivi pour tentative d'arrangement de rencontres. Responsable direct du montage et de la diffusion de l'enregistrement téléphonique à l'origine de l'éclatement de l'affaire qui n'a pas divulgué tous ses secrets, l'agent des joueurs est placé sous mandat de dépôt pour diffamation et atteinte aux libertés des personnes. L'incarcération du dirigeant ententiste a attristé les supporters de l'ESS, qui fustigent la conspiration visant en premier lieu leur club. La terrible nouvelle a enflammé la Toile ne commentant pas la décision du magistrat instructeur : «Indisposés par la résurrection de l'équipe, des acteurs du football ont tout fait pour anéantir l'ESS jouant sur deux fronts. Sa position au classement général et son attachement à aller loin en coupe d'Algérie n'arrangent pas les affaires de certaines parties ne reculant devant rien pour fomenter l'abjecte machination. Même si on est vraiment peinés par l'emprisonnement de Fahd – victime de l'inexpérience et de la prédation infestant le football –, nous souhaiterions que la justice aille jusqu'au bout pour décapiter la tête de la pieuvre», fulminent de nombreux internautes courroucés. Pour parer au plus urgent, le conseil d'administration de la SSPA s'est réuni hier en urgence : «Le conseil d'administration prend acte. En attendant le dénouement de l'affaire, Fahd Halfaya est suspendu à titre conservatoire. La gestion des affaires de l'équipe pro m'oblige à assumer l'intérim du directeur général, jusqu' au 30 juin courant, date d'expiration de notre mandat. Je ne trouve par ailleurs aucune explication à l'acharnement de certains clubards. Je dénonce la haineuse campagne médiatique cherchant à porter atteinte à l'honneur de l'ESS qui a gagné ses galons à l'intérieur du périmètre vert. Je dois dire que le problème Touré sera réglé dans les prochaines heures», révèle à El Watan Azzedine Arab, seul patron de club sétifien, lequel n'est pas loin du cauchemardesque scénario de l'été dernier. Mettant à profit la sempiternelle crise financière du club sétifien privé injustement du parrainage d'une entreprise publique, les «nantis», forts d'un budget dépassant les 140 milliards de centimes, courtisent les Draoui, Redouani et Ferhani, annoncés sans vergogne ici et là, alors que le sort de l'actuel exercice n'est toujours pas scellé. Responsables d'un favoritisme et d'un ostracisme ne disant pas leur nom, les pouvoirs publics qui ont mis fin aux «déficits» du CRB et de l'USMA n'éprouvant aucune gêne à faire leur marché à Aïn Fouara, où la tension est à son paroxysme, sont une fois de plus interpellés pour rectifier le tir, épargner à l'Entente de Sétif une autre saignée et mettre un terme à une injustice et un régionalisme qui ne devraient plus exister dans la nouvelle Algérie. Les responsables à différents niveaux vont-ils secourir un patrimoine du mouvement sportif national en danger ? La question est posée.