Dans un rapport de 70 pages, Amnesty International (AI) dénonce l'impunité dont jouissent les policiers en France.« Nous ne croyons pas que la plupart des policiers sont des tortionnaires ou des tueurs. La question, c'est qu'il y en a qui commettent des brutalités et leurs actes ne sont pas suffisamment pris au sérieux par les autorités », a affirmé Gillian Fleming, chercheuse d'AI. En clair, les brebis galeuses, auteurs de bavures, ne sont pas inquiétées, tout au plus réprimandées. « Un nombre important d'affaires ne sont jamais déférées à la justice ; quant à celles qui sont jugées, elles se soldent rarement par des condamnations et les peines sont souvent symboliques. » AI s'inquiète donc de « l'impunité de fait des agents de force publique dans les cas de coups de feu, de morts en garde à vue, de tortures et autres mauvais traitements ». Pour l'organisation non gouvernementale, le racisme constitue « un facteur important dans ces affaires ». En langage décodé, les Nord-Africains et les Blacks sont les premières victimes de ces bavures. L'organisation non gouvernementale (ONG) plaide pour la création d'un organisme indépendant chargé d'enquêter sur ces bavures qui aurait le pouvoir de lancer des procédures disciplinaires et de saisir directement le parquet. Cet organisme serait appelé à succéder à « la police des polices » qui « ne sert qu'à couvrir les bavures ». Plusieurs syndicats sont montés au créneau pour dénoncer ce rapport qui s'appuie sur une trentaine de cas de violence entre 1991 et 2005. Pour le secrétaire général d'Alliance, premier syndicat des gardiens de la paix, ce document « renforce tout simplement l'impunité des petits et moyens délinquants ». AI, qui veut mettre fin « à une justice à deux vitesses », propose plusieurs pistes. Elle exhorte l'Etat français à renforcer le droit des gardés à vue en leur garantissant sans exception l'accès à un avocat dès la première heure, l'accès à des soins médicaux et demande que les interrogatoires soient filmés. Pour l'instant, le ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire.