George W. Bush a-t-il obtenu l'accord des Saoudiens pour porter une charge assez sévère contre le prix du pétrole ? Le discours qu'il a tenu ce mercredi à Washington, tout juste après la visite que lui a rendue le prince héritier d'Arabie Saoudite, Abdallah Ben Abdelaziz, suscite les vives inquiétudes. Le Président américain a tenté d'envoyer un message très fort au marché pétrolier, en s'impliquant dans le débat de manière très volontariste. Ce qui est, tout de même, intrigant, c'est de voir le prince héritier saoudien emboîter le pas aux Américains en révélant l'existence d'un plan saoudien pour augmenter les capacités de production à 12,5 millions de barils par jour, alors qu'elles ne dépassent pas à l'heure actuelle les 9 millions de barils/jour. Y a-t-il un accord secret entre les deux pays pour faire baisser les prix ? L'Arabie Saoudite, très critiquée ces dernières années par les Américains après les attentats du 11 septembre 2001 et malmenée pour la rigidité de son système politique, qui laisse très peu de place à l'émergence de la démocratie, tout en produisant de l'intégrisme religieux, semble exploiter les turbulences qui secouent le marché pétrolier pour être, à nouveau, dans les bonnes grâces des Américains. Ces dernières semaines, les autorités de Riyad ont subi de très fortes critiques de la part de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. On entendra certainement beaucoup moins à l'avenir les Etats-Unis remettre en cause la vie politique saoudienne. Pendant ce temps, le prix du pétrole chute... Pourtant, à 50 dollars, il est loin d'avoir atteint le niveau réel de 1980.