Ne vous attendez pas à avoir d'autres programmes de logements sociaux. C'est de la vieille histoire ! » C'est en ces termes que s'est exprimé Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme en visite d'inspection avant-hier à Aïn Defla en réponse aux présidents d'APC venus exposer leurs préoccupations devant le nombre effarant de dossiers déposés auprès de leur commune et le nombre insuffisant de logements sociaux proposés. Dans son intervention, le ministre insistera notamment sur le fait que désormais l'Etat consentira tous ses efforts au logement participatif affirmant que les habitants de Aïn Defla, région aux richesses agricoles, ont les moyens d'accéder à cette formule. Cependant, le ministre qui a affiché une certaine satisfaction à l'issue de sa visite n'a pas eu le temps de se rendre compte d'une réalité incontournable que les chiffres ne peuvent révéler. En effet, faut-il oublier que cette wilaya a accusé un retard considérable de développement, conséquence de plus de dix années de terreur qui ont donné lieu à la paralysie de nombreux secteurs d'activité engendrant un lot important de chômeurs et la paupérisation d'une grande partie de la population aussi bien en milieu rural qu'urbain. C'est peut-être la raison pour laquelle Aïn Defla enregistre plus de 20 % de taux de recouvrement des loyers, l'un des plus faible du territoire national posant problème aux services de l'OPGI. Par ailleurs, un tour dans les régions enclavées ou situés aux abords des routes nationales nous donne une idée sur les conditions d'habitat précaire dans cette wilaya où des citoyens vivent encore dans des grottes et des ghettos. En dépit des subventions dont a bénéficié l'habitat rural depuis 1993 à 2004 (12 375 aides), des bénéficiaires n'on pu achever la construction de leur logement parce que trop démunis. En outre, le mouvement massif de la population à cause du terrorisme a créé une véritable brèche dans ce secteur donnant lieu à un déséquilibre et à une anarchie urbanistiques difficiles à maîtriser à court terme. En effet, des douars entiers ont été désertés, les agglomérations prises littéralement d'assaut et même le lit de certain oueds accueillent de nouveaux débarqués. Cependant, nombreux sont ceux qui déclarent être prêts à regagner leur lieu d'origine à condition que l'Etat apporte un soutien véritable pour améliorer leur habitation. Certes des efforts sont déployés à la faveur des formules proposées mais force est de constater que les plus démunis baissent les bras devant l'obstacle financier. Finalement, ce sont les plus nantis qui en tirent profit. Rappelons tout de même que la wilaya a bénéficié dans le cadre des différentes formules de financement du logement initiées par l'Etat de 7100 logements sociaux locatifs, 5653 logements sociaux participatifs, 12 375 logements ruraux et 400 logements du Fonds national du plan d'occupation des sols (FNPOS). Notons que pour le logement social locatif, le taux d'achèvement est de 74 %. Soulignons par ailleurs que la direction de l'urbanisme et de la construction dans son dernier rapport évalue l'état des besoins en logements à l'horizon 2010 dans les 36 communes de Aïn Defla ainsi : 8626 logements urbains, 6516 logements ruraux, soit un total de 15 142 logements. La même source indique une tendance à améliorer le taux d'occupation du logement (TOL) de 0,5 dans les prochaines années. Rappelons que ce TOL à l'heure actuelle est estimé à 6,02, l'un des plus importants à l'échelle nationale. Soulignons enfin que des enveloppes financières ont été dégagées pour améliorer le cadre urbain à Aïn Defla et permettre la viabilisation du logement social.