Au cours de la rentrée comptant pour l'année 2004/2005, le nombre d'élèves stagiaires est passé de 3000 à 3500, ce qui est en soi un bond quantitatif appréciable, qui a servi à résorber le déficit vécu par le secteur de la formation professionnelle. De même, des efforts ont été consentis pour que les nouvelles sections créées, notamment en zone rurale, soient en harmonie avec la vocation de la région. En effet, à quoi servirait de former des menuisiers ou des électriciens dans une région où l'on pratique l'agriculture et l'élevage ? C'est dans cette optique que des sections en rapport avec les besoins de la région ont été instituées, ce qui en d'autres termes a permis de rapprocher la formation professionnelle des zones rurales, comme cela a concerné Djazia, Aïn Diss, F'kirina qui ont bénéficié d'annexes pour la formation professionnelle. D'autres infrastructures sont en réalisation pour renforcer le secteur de la formation au niveau d'Oum El Bouaghi, qui compte déjà deux instituts nationaux (INSFP), huit CFPA, dix annexes FPA et au moins six établissements privés. Au titre de cette rentrée, c'est la commune de Ouled Hamla qui a vu l'inauguration d'un CFPA qui assurera la formation à plus de 350 stagiaires. Ce même centre qui s'étend sur une superficie de 8949 m2, dispose de six classes, de quatre ateliers et de l'internat pour les non-résidents. Cela dit, les centres de formation professionnelle constituent une planche de salut au bénéfice de ceux et de celles qui sont rejetés par le système éducatif. Mais le problème qui se pose après la formation, c'est l'absence de débouchés. Autant dire que la politique de former pour former ne résout pas de façon définitive le préoccupant problème de la jeunesse qu'est l'emploi. Combien ont suivi une formation qui en mécanique, qui en menuiserie, qui en tôlerie et se sont retrouvés sans occupation ? Quand ils en trouvent chez un artisan, ils sont exploités à outrance sans recevoir en retour un salaire. Et ils sont légion les jeunes que des artisans sans vergogne surexploitent pour une bouchée de pain. Comme chacun le sait, ils sont recrutés au noir et parfois ne perçoivent aucun salaire. Un jeune rencontré par hasard dans la rue en témoigne : « J'ai suivi un stage en tôlerie. J'ai travaillé chez un artisan qui m'a exploité comme un nègre. Aujourd'hui, j'ai changé de créneau ; je travaille dans une pizzéria et je gagne mieux et sans efforts. » Ils sont des dizaines à avoir jeté leur dévolu sur autre chose que ce en quoi ils se sont spécialisés. Comme signalé ci-haut, même les métiers les plus durs, voire dangereux, sont moins rémunérés qu'autrefois. La raison ? Une main d'œuvre à bon marché existe à profusion, chose qui fait que les artisans en profitent sans scrupules. Toutefois et quoi qu'on puisse en penser, la formation professionnelle constitue une planche de salut pour tout jeune exclu du système scolaire. Cela, en espérant la mise en application d'une politique de l'emploi qui tienne compte des aptitudes de chacun et chacun selon ses compétences... Une autre planche de salut à jeter encore.