Les premiers immigrés venus d'Algérie s'installent à Nanterre dès les années 1920. En 1925, le registre municipal des débits de boisson indique que quatre patrons de bistrot du centre-ville sont originaires d'Algérie. Ils habitent dans des hôtels meublés de la rue du Bois. « Ce n'est qu'après la Libération que la conjoncture économique et la crise du logement ont conduit un nombre croissant d'ouvriers immigrés à se regrouper à la périphérie des zones d'habitation dans ce qui est communément appelé les bidonvilles de Nanterre. Pendant plus de vingt ans, sans aucune aide de leurs employeurs et des services de l'Etat, plusieurs milliers d'entre eux n'ont eu d'autre solution que de construire avec des matériaux de récupération un habitat de fortune ne bénéficiant d'aucune infrastructure publique, ni eau, ni électricité, ni réseau d'assainissement, ni voie d'accès viabilisée », souligne Gérard Perreau-Bezouille, adjoint au maire de Nanterre dans l'introduction de « Mémoires algériennes ». En 1960, on estimait à 14 000 le nombre d'habitants des bidonvilles. « Nanterre est un lieu important pour l'immigration algérienne, du point de vue de sa conscience politique », souligne Aïssa Kadri. Il en veut pour exemple que c'est à Nanterre que le 11 mars 1937 les statuts du PPA, le Parti du peuple algérien, ont été déposés par Messali Hadj, après la dissolution en janvier 1937 de l'Etoile nord-africaine.