Les usagers des bureaux de poste sont confrontés ces derniers jours à un manque de liquidités. Plusieurs localités du versant nord de la wilaya de Tizi Ouzou n'arrivent plus à servir leurs clients. Certains bureaux de poste, comme celui de Tikobaïne ou de Boudjima, sont complètement à sec. C'est ce que nous avons constaté lors de notre passage. Les préposés aux guichets des retraits à vue lancent, à l'envi, le même refrain : «Nous n'avons pas d'argent !» A Tigzirt, à titre illustratif de cette situation pour le moins kafkaïenne, les retraits étaient fixés à 50 000 DA. Voyant la crise venir, le montant a été révisé à 30 000 DA. Comme cela ne s'arrangeait guère, les usagers qui viennent, apprend-on d'Azeffoun, d'Iflissen et même de la ville de Dellys, ne pouvaient retirer, samedi, que 15 000 DA. Et encore, ce chiffre pourrait être réduit à 5000 DA, si la situation n'est pas réglée. Le distributeur automatique mis au service des titulaires des cartes magnétiques n'est fonctionnel qu'à partir de 17 heures. Cette situation inattendue trouverait son explication par le fait que la Banque d'Algérie n'approvisionne pas à temps le secteur des Postes. Alors, comme un effet entonnoir, les demandes formulées par les agences des bureaux de poste à l'UPW (Unité Postale de Wilaya) de Tizi Ouzou, vu leur importance, ne peuvent du coup être satisfaites. Des exemples similaires (manque d'argent) nous ont été signalés du côté des régions sud du pays. Pour l'instant, le premier pénalisé n'est autre le citoyen, qu'il soit fonctionnaire, retraité ou tout simplement titulaire d'un mandat postal. La fin du mois arrive pour nombre de travailleurs. Si leur maigre pécule n'est pas dans les poches, les foyers en souffriront de la même manière qu'ils souffrent de la pénurie de lait en sachet pasteurisé.