Les habitants de Hammam Ouled Ali, agglomération secondaire, dépendante de la commune d'Héliopolis, ont vécu hier une journée particulièrement mouvementée. Dès 8h, de nombreux collégiens et lycéens ont bloqué l'entrée ouest du village au moyen de pneus enflammés et autres matériaux hétéroclites. Ils revendiquaient plus de bus pour le transport scolaire, notamment vers les communes voisines d'El Fedjoudj et Héliopolis, d'autant que leur village, qui pourtant jouit d'une réputation touristique, n'est pas doté d'un CEM, encore moins d'un lycée. C'est sous une pluie battante, que le mouvement de protestation a pris d'autres proportions. En effet, vers midi, des crues provenant d'une montagne voisine ont déferlé sur le petit village, atteignant les maisons situées en contrebas. Sur les lieux, les visages des riverains étaient fermés et noirs de colère. Les eaux boueuses avaient éteint les pneus enflammés. «Le village est sinistré», nous crient au visage les jeunes. Les langues se délient petit à petit, d'autres personnes nous déclarent: «Il n'y a rien à Hammam Ouled Ali, hormis les deux hôtels touristiques des hammams.» Ainsi, les voies sont défoncées et les trottoirs inexistants. Mais encore, qu'en est-il des collecteurs d'eaux pluviales? L'adjoint au maire et le chef de daïra, visiblement dépassés par les événements, se sont contenté de déclarer: «L'agglomération compte plus de 1300 habitants. Il n'y a ni CEM, ni lycée. Nous avons réglé le problème à l'amiable.» Concernant les crues, ils s'avouent vaincus.