Le Centre international de presse (CIP) n'existe plus. Véritable quartier général de la presse nationale et internationale à l'occasion de différentes consultations électorales, le CIP est également le lieu de prédilection des personnalités politiques et organismes nationaux et internationaux qui y ont organisé plusieurs conférences de presse, ateliers et séminaires. Le CIP vient de faire l'objet d'une déstructuration diligentée par les services de la wilaya d'Alger. Cette dernière a préféré mettre un terme au litige qui empoisonnait les relations entre la direction du CIP et celle d'Arts et Culture en optant pour la manière forte. Il était situé au Théâtre de verdure, sur les hauteurs d'Alger, et placé sous l'égide du ministère de la Communication (une structure qui n'existe pas encore). Ces occupants, plus de 200 employés, ont été contraints, par la force publique, de quitter les lieux. Selon des employés du CIP que nous avons rencontrés, des responsables d'Arts et Culture accompagnés du wali délégué de Sidi M'hamed ont fait irruption, mardi à 21h30, afin de prendre possession des lieux et procéder à la destruction de la régie ainsi que de la cabine de traduction simultanée, une structure nouvellement construite située à l'étage supérieur en dessus de la salle des conférences. Selon nos interlocuteurs, le saccage n'a pas épargné le salon d'honneur. Sur les lieux, des micro-ordinateurs, du matériels informatique étaient entreposés à même le sol, à proximité du scanner de sécurité. Les employés du CIP, encore sous le choc, étaient là. La présence des agents de police était bien visible. D'ailleurs, notre reporter photographe a été embarqué par un officier de police avant d'être relâché un peu plus tard, suite à une altercation verbale sur une prise de photo. Sur les toits, des manœuvres, munis de marteaux- piqueurs et autres outils, démolissaient les structures de la salle de traduction. D'autres s'affairaient à déménager chaises, tables et différents accessoires vers les camions stationnés à l'extérieur. Les travaux des ateliers sur le sida, placés pourtant sous l'égide de l'Onusida ont été perturbés. Le représentant du wali délégué de la circonscription administrative de Sidi M'hamed n'a pas voulu trop en parler. « Vous pouvez vous renseigner auprès de la cellule de communication de la wilaya qui est habilitée à vous en parler », a-t-il dit. « Nous avons un planning bien chargé pour des séminaires, conférences et ateliers que nous devons annuler », lâche un employé du CIP, tout en indiquant que la presse nationale et internationale est désormais orpheline. « Nous étions en train de préparer les prochaines élections en Kabylie, mais maintenant... », renchérit notre interlocuteur qui précise que des sommes colossales ont été investies pour moderniser les équipements et aménager confortablement les lieux. L'ultime lieu de débat, de liberté d'expression et de ton vient de voler en éclats.