Si la lecture des textes officiels fait ressortir une complémentarité harmonieuse entre l'Apc et les associations, la réalité est tout autre. Un élu de la circonscription administrative d'El Harrach a fait remarquer : « L'Apc a perdu de ses prérogatives. A partir de la fin 2004, la wilaya déléguée est seule habilitée à désigner les bénéficiaires des logements sociaux. » Dans le domaine social, l'Apc est concurrencée sur le terrain par une cellule de proximité relevant de l'Agence de développement social (ADS). Celle-ci dépend du ministère de l'emploi et de la solidarité nationale. La mission de la cellule consiste, doit-on le préciser, à cibler les populations démunies et à identifier leurs besoins afin d'orienter l'aide sociale. Pour vérifier ce constat, la commune de Bachedjarah, qui totalise 120 000 habitants et compte 144 associations, est prise pour exemple. Le P/Apc a tenu à déclarer : « Plusieurs associations s'éclipsent sur le terrain. Elles détiennent un cachet rond, mais sans plus. Néanmoins, j'encourage l'association El Bahia qui a contribué énormément à l'amélioration du cadre de vie de la cité Bachedjarah. » Les deux autres associations auxquelles on a reconnu le mérite sont actives à Diar El Djemâa et à Oued Ouchaïah. « Les membres de ces associations ont des idées. L'Apc est disposée à les aider tout en leur procurant les moyens nécessaires », a ajouté l'élu local. Celui-ci a également remarqué que les associations sportives ont retrouvé leur souffle après l'élection d'un nouveau président. Toutefois, le vice-président de l'association sportive de Haï El Badr (WRHB), M. Kaddache, a confirmé le fait. « Depuis l'élection de M. Chouchaoui, une figure du handball national, à la tête du CCS, les activités sportives ont repris. Il est de même pour les réunions et les festivités. Le nouveau conseil les organise à chaque fois que la situation l'exige », a-t-il affirmé. Concernant l'aide de l'Apc, le président de l'association El bahia, Nabil Haridi, et le vice-président, Fodil Iken, ont unanimement estimé que l'aide de l'apc est insignifiante. « Notre détermination a amené les autorités communales à annuler l'aménagement d'un marché parisien dans une aire intégrée à notre cité. Nous y avons par la suite aménagé un espace vert avec nos propres moyens », ont-ils déclaré. Ces deux représentants déplorent cependant le qualificatif « dangereux », attribué à tort aux habitants de Bachedjarah. « Nous ne sommes pas dangereux. Nous sommes des citoyens œuvrant pour le bien de notre commune. Pour preuve, nous avons accueilli les délégués de la régie des quartiers de France. Nous avons échangé des idées tout en profitant de leur expérience qui consiste à promouvoir la citoyenneté urbaine », ont-ils ajouté. Les mêmes interlocuteurs ont affirmé que les associations présentes sur le terrain sont en contact direct avec la cellule de proximité de l'ADS. Ils ont révélé également que certains représentants autoproclamés des associations ne sont en fait que des satellites gravitant autour de l'Apc pour décrocher quelque avantage. D'autres pratiques douteuses ont été aussi dévoilées lors de la remise du couffin du Ramadhan , à en croire les mêmes dires. « Comme les associations sont exclues, les démunis ont reçu un couffin évalué à 800 DA, alors que le ministère de la solidarité en a fixé une valeur de 8000 DA. Où est partie la différence ? » se sont-ils interrogés.