Cette édition dédiée à la comédie est un challenge dont le but est de signer l'acte de re-naissance du 4e art à la reine des Zibans. Avec le soutien de l'APC, le comité des fêtes de la ville de Biskra organise, du 28 Avril au 5 mai, à la salle Zaâtcha, les journées du théâtre. Les onze pièces programmées seront présentées par les troupes des théâtres régionaux d'Oran, d'Annaba, de Batna et de Tizi Ouzou, ainsi que par des associations de Constantine, Sétif, Boumerdès et Biskra. Les enfants ne sont pas en reste de cette fête du 4e art, puisque le théâtre de plein air leur réserve des séances pendant les après-midi et des ateliers d'art dramatique et de scénographie encadrés par des comédiens chevronnés. Une conférence sur le thème «Théâtre et mouvements culturels» sera animée par des professeurs de l'université Mohamed Khider. A noter que l'édition actuelle de ces journées, dédiée à la comédie est «un challenge dont le but est de signer l'acte de re-naissance du théâtre à Biskra», a indiqué Laïd Bekhouche, président de l'APC du chef-lieu de wilaya. L'ouverture des festivités, jeudi soir, a été effectuée par la troupe de Batna qui a joué une pièce adaptée d'une histoire de Tchekhov où un enquêteur, menant des investigations sur un meurtre, et un quidam soupçonné de l'avoir commis, s'affrontent sur scène durant une heure et vingt minutes, sur le ton du burlesque. Dès les premières répliques de Nahs Oua El Kobtane, les quiproquos et le jeu de mots ont entraîné les spectateurs dans le monde caricatural des deux personnages, interprétés par El Hani Mahfoudh et Kamel Zerara qui ont provoqué l'hilarité des nombreux amoureux et amateurs de théâtre, venus en famille assister à cette représentation. «Cela commence bien», ont-ils fait remarquer à la fin de cette première journée. Zaouedj Académie et Laâbet Ezzaouedj La seconde soirée ne s'est pas aussi bien passée à cause d'une coupure de courant électrique qui a provoqué l'interruption intempestive de Laâbet Ezzaouedj, une pièce adaptée d'une comédie de Marivaux, présentée par la talentueuse troupe du théâtre d'Oran. Mettant en scène une jeune fille de la bourgeoisie et sa servante qui devisent sur la vie, les hommes et le mariage, et décident de se faire passer l'une pour l'autre aux yeux d'un riche jeune homme venu demander la main de la jeune fille. Cette pièce s'appuie sur le fait que le langage, outil du mensonge par excellence, est un masque derrière lequel se cachent les individus. La trame se complique davantage quand le père de la jeune bourgeoise confie savoir que le prétendant a adopté le même stratagème de l'interversion des identités pour découvrir les sentiments profonds et la personnalité de sa future épouse. Pour ce faire, le jeune homme endosse les habits de son page tandis que celui-ci se fait passer pour le riche fils de famille. C'est alors que la salle Zaâtcha est plongée dans le noir. Après un moment de stupeur, les spectateurs ont alors longuement ovationné la performance des comédiens et des comédiennes. La mort dans l'âme, ils ont quitté les lieux. «Même l'électricité est contre la culture dans cette ville, mais je reviendrai, inch allah, demain», a lancé, sur le ton de la boutade, un jeune d'une vingtaine d'années. En effet, le lendemain, un groupe de comédiens de Sétif a pu présenter son spectacle Zaouedj Académie dans d'excellentes conditions, et le public s'est déplacé en force pour passer une soirée de rires et de bonne humeur malgré l'impondérable de la veille. «Cette soirée marque définitivement ces journées du théâtre de Biskra du sceau de la réussite», ont affirmé plusieurs spectateurs.