Un personnage qui a vécu les changements du 20e siècle. Evoquer dans ces quelques de lignes, pour un travail de mémoire et d'histoire, le parcours aussi dense que fécond d'une personnalité très connue à Oran qui avait assisté et vécu à tous les changements et bouleversements du 20ème siècle, constitue pour nous une goutte dans un océan. Mais comme l'a si bien dit un historien, dans ce monde, c'est toujours la goutte d'eau qui a fait l'océan. L'évocation est consacrée à Cheikh El Miloud EL Mhadji, de son vrai nom Miloud Mohamed Brahim (1909-2001) issu d'une famille oranaise honorable et très pieuse. Elle était constituée de grandes personnalités comme Cheikh Tayeb El Mahdji dira l'un des fils de Miloud El Mhadji. Cette famille d'érudits, d'oulémas, de dignitaires et de révolutionnaires, paya un lourd tribu durant la lutte armée de libération par le sacrifie de ses humbles fils. L'exemple qui est toujours présent dans la mémoire est celui du Chahid Kacem Zeddour Mohamed Brahim. Son sacrifice n'a pas été vain. Il a contribué à l'idéal de l'Indépendance du pays qui a brisé 132 années de l'oppression et les chaînes du joug colonial dans la peur et la terreur. Cheikh El Miloud El Mhadji vécut tous les changements politiques dans sa ville natale parmi la population qui le vénérait jusqu' au 20 juin 2001 où il décéda. Très jeune, dans les années 20, en compagnie de ses proches parents et des oulémas et nationalises, il assista à toutes les rencontres qui dénonçaient le colonialisme et contribua à réunir tous les moyens afin d'élever la conscience du peuple et parfaire sa formation afin de le préparer aux rudes combats et sacrifices pour arracher l'Indépendance de l'Algérie. Son chemin et sa voie étaient tracés. Ils ont pris de l'ampleur dans son ardeur, sa mobilisation et ses engagements nationalistes à la suite de la visite, à Oran, en 1933, de Cheikh Bendadis qu'il suivit jusqu'à Constantine et en Tunisie. De retour en 1937 dans sa ville natale, il assista à l'ouverture de la première Medersa de l'Association des Oulémas «El Falah» en invitant, à l'occasion, les dignitaires religieux et les imans à dénoncer, lors de leurs prêches, les sévices et l'oppression dont était victime la peuple de la part des colons et de la soldatesque française. Les brimades au quotidien, les perpétuelles arrestations policières et les longs séjours dans les sinistres camps de concentration n'ont pas pu diminuer son ardeur et son engagement qui devenait de plus en plus fort surtout après le 1er Novembre 1954. Après l'Indépendance du pays, il fut un père modeste, un guide spirituel et un grand maître doté d'une modestie et d'un franc parler. Il occupa, jusqu'à sa mort, la Chaire de la Mosquée El Hidaya durant 25 ans. Son fils invite tous ceux qui l'ont côtoyé et connu de se souvenir et de prier pour sa mémoire pour la commémoration du dixième anniversaire de son décès.