Décidemment, le harcèlement policier contre le journaliste Arezki Aït-Larbi n'est pas près de s'estomper. Cette fois-ci, c'est son passeport qui est bloqué au niveau du commissariat de Chéraga (Alger). Pourtant, lorsqu'il avait déposé son dossier, le 19 juin dernier, à la daïra de Chéraga, un fonctionnaire lui avait indiqué que son passeport serait prêt dans un délai d'un mois. Mais voilà qu'environ deux mois après, Arezki Aït-Larbi se retrouve toujours sans son document et, du coup, privé de quitter le territoire national, tel un otage. «En me présentant le 16 août 2011, pour la quatrième fois, à la daïra de Chéraga, le même fonctionnaire me révèle que ma fiche de police était toujours bloquée au commissariat de Chéraga et que je devais m'y rendre pour voir de quoi il s'agit. N'ayant pas été convoqué par la police, j'ai estimé que cette ‘visite' était inopportune, l'unique interlocuteur légal du citoyen pour la délivrance d'un document de voyage étant l'administration», a déclaré le journaliste. Contactée à plusieurs reprises dans la journée d'hier pour avoir sa version des faits, la sûreté d'Alger n'a pu fournir aucune explication. Face à cet arbitraire, Arezki Aït-Larbi, détenu politique à deux reprises, en 1980 et en 1985, tient à rappeler aux autorités que «le respect de la loi s'impose d'abord à ceux qui ont la charge de la faire respecter». «Cette même loi impose aujourd'hui à l'administration de me délivrer un passeport dans les meilleurs délais. Ou de me notifier, par écrit, un refus motivé», précise-t-il. Correspondant du quotidien français le Figaro et directeur des éditions Koukou, Arezki Aït-Larbi s'insurge contre ce blocage et dénonce fermement, dans un communiqué, une provocation politique, un intolérable abus de pouvoir, une violation de sa liberté de circulation et une atteinte à son activité professionnelle. Selon lui, cette intimidation policière dont il est victime n'est pas une première : «Cette récurrence s'apparente visiblement à un harcèlement ciblé plus qu'à des tracasseries liées à un dysfonctionnement bureaucratique. Ce chantage à répétition qui émane d'un même commissariat, et pour un même motif, me pousse à croire, aujourd'hui, qu'il s'agit bien de ces pratiques mesquines et indignes dont les régimes autoritaires sans légitimité sont si coutumiers», accuse le journaliste. Il estime, par ailleurs, que «ces dérapages politico-policiers que l'éthique réprouve et que l'Etat de droit condamne violent la Constitution qui garantit pourtant le droit d'entrée et de sortie du territoire national». Le journaliste Arezki Aït-Larbi, connu pour ses prises de position contre le pouvoir, est décidé à user de tous les moyens légaux pour faire valoir ses droits de citoyen et protéger sa liberté de journaliste, a-t-il indiqué.