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«Toutes les entreprises de la filière ressentent les effets néfastes de l'informel» Mourad Bouattou. Directeur de communication et développement à Ifri et vice-président de l'APAB, chargé de la filière des minéraliers.
- L'informel domine à un certain degré la production de boissons, quel est le constat que vous faites à ce propos ? Lors de nombreuses rencontres consacrées à ce sujet, le président de l'APAB (Association des producteurs algériens de boissons, ndlr) a considéré que le marché de production de boissons est dominé à hauteur de 10% par l'activité informelle. Les chiffres recensés par l'administration révèlent que sur les 1627 producteurs de boissons à travers le territoire national et recensés par le Centre national du registre du commerce (CNRC), seuls 500 à 600 sont réellement de véritables producteurs selon les chiffres avancés par l'APAB, qui souligne que de nombreux fabricants de boissons produisent sans respecter aucune règle d'hygiène. Cela, malgré la réglementation relative aux modalités d'étiquetage qui est claire, notamment par rapport à la dénomination du produit, la nature des ingrédients et le nom du producteur. Chose qui souvent n'est pas respectée. - A quel point l'entreprise Ifri ressent-elle l'impact sur son activité ? Toutes les entreprises de la filière, et particulièrement celles qui sont membres de l'APAB, ressentent les effets néfastes de ce marché. Bien sûr à des degrés plus ou moins importants, selon la sous-filière, leur implantation régionale, etc. Ce marché informel a été ressenti, notamment par les producteurs soucieux du respect des normes en matière d'hygiène et de santé des consommateurs. L'APAB, avec ses membres, exerce une veille sur le marché et informe les autorités de tout manquement aux règles d'hygiène élémentaires de fabrication. - Quelle est la sous-filière qui en pâtit le plus : boissons gazeuses, boissons plates, ou eaux embouteillées ? Les filières qui subissent le plus les conséquences sont les jus et les sodas. Quant aux eaux embouteillées, depuis la promulgation de la loi de 2004 sur leur classification, il y a eu une décantation claire entre les eaux minérales naturelles et les eaux de source, selon des critères scientifiques rigoureux, qui ne prêtent plus à équivoque. L'étiquetage doit être conforme à cette différentiation. En plus, le décret fixe les seuils admissibles dans les différents composants minéraux et oligo-éléments. L'étiquetage doit correspondre de manière rigoureuse à cette classification, en respectant à la lettre ces appellations, auxquelles s'ajoutent les sous-classes selon que l'eau est gazéifiée naturellement ou mécaniquement, ou bien lorsqu'il s'agit d'une eau dégazéifiée. - Quelle politique préconisez-vous pour venir à bout de ce phénomène ? La politique préconisée par l'APAB pour venir à bout de ce phénomène consiste au lancement d'une campagne médiatique d'information et de sensibilisation aux problèmes de la qualité, initiée en 2010, et qui en principe devrait se poursuivre. Cette campagne a un but préventif dans un souci d'accompagner les consommateurs algériens dans l'acte d'achat avec des recommandations concernant l'étiquetage et les informations requises. Car, la meilleure manière de juguler ce phénomène de l'informel réside au niveau même du choix des consommateurs qui seront ainsi affranchis volontairement vers les boissons répondant aux exigences de qualité. Les retombées de cette campagne ont été positives. Comme deuxième action structurante, l'APAB a lancé, avec le concours de GTZ, un projet d'un référentiel normatif pour la constitution d'un «label qualité boissons», qui couronne ainsi la campagne d'information et de sensibilisation à la qualité ; le vide juridique existant à ce sujet a favorisé, un tant soit peu, la brèche aux amateurs de la contrefaçon. Ce projet, qui sera matérialisé par un logo en cours de validation, favorisera l'émergence au sein de la corporation du respect des standards de qualité, après validation par un organisme international certificateur. Ce phénomène est tellement diffus, et touche tout un chacun, qu'il doit être l'affaire de tous, y compris les associations de consommateurs, les médias et en premier lieu les professionnels de la filière et les organes de contrôle de l'Etat. - A propos de la qualité justement, Ifri a obtenu la certification ISO 9001/version 2008… La culture de l'entreprise est fortement axée sur la qualité et sur la sécurité alimentaire. La direction, dans cette optique, a mis en place un système de management de la qualité dont le souci est d'améliorer en permanence son efficacité au moyen de la communication et d'une gestion efficiente de toute la chaîne de la qualité. L'obtention de la certification ISO 9001/version 2008, en janvier 2010, constitue l'aboutissement d'un processus rigoureux dans la mise en œuvre de procédures et de protocoles par tout le staff technique et le staff dirigeant, par le biais des opérations des experts de l'Union européenne. Après la certification du système de management de la qualité, la volonté de l'entreprise consiste à définir un système intégré unique reprenant les approches ISO 9001/ 2008, HACCP et ISO 22000. Le système existant est bien adapté pour préparer la certification ISO 22000, c'est un outil très puissant qui sera une véritable force de frappe.