Cette attitude ne manque pas de soulever des questionnements parmi la population de la commune, accablée par vingt ans de disette. Y a-t-il un rejet systématique des dossiers des candidats aux crédits ANSEJ de Oued El Ma ? Les jeunes de cette commune, y croient en tous cas, maintenant que les malheureux se comptent par dizaines. Durant les cinq dernières années, les demandeurs ayant réussi à décrocher le sésame, se comptent sur les doigts d'une seule main, affirme Mourad Boubchiche. Ce dernier qui affirme qu'aucun crédit n'a été octroyé en 2011, attend lui-même la réponse de l'agence de Batna, depuis sept mois. Ses visites en tant que représentant de la société civile, à la direction, ont toutes étaient vaines faute de réception de la part du directeur. Cette attitude ne manque pas de soulever des questionnements parmi la population de la commune, accablée par vingt ans de disette due à l'enclavement et l'absence quasi-totale de développement. Pour voir plus clair, nous avons pris contact avec la direction de l'Ansej à Batna pour nous enquérir du nombre de dossiers déposés par les demandeurs de Oued El Ma et ceux validés par la commission. Une première fois, le responsable de la communication auprès de l'agence a promis de répondre à notre sollicitation dans les 24 heures qui suivent. La promesse ne sera jamais honorée. Rencontré hier dans son bureau, le directeur de l'agence, Abdelhafid Djamali, a refusé de sa part de nous livrer les informations sous prétexte qu'il n'était pas habilité à le faire et qu'il fallait passer par la direction générale à Alger pour avoir ces statistiques. S'agit-il d'informations qui touchent à la sécurité nationale? Non, si ce n'est pas pure bureaucratie qui se moque du droit à l'information, la frilosité de l'Ansej et sa réticence face à la transparence, favorise la thèse d'un «complot» visant les jeunes de Oued El Ma. Ceci dit, et par le bout des lèvres, le directeur a reconnu que les dossiers de Oued El Ma ont été rejetés à cause de la nature des projets liés tous au transport; des projets bloqués par le ministère de tutelle. Faux, réplique Mourad Boubchiche. Notre interlocuteur assure qu'il existe au moins une dizaine de demandes liées à des projets dans le secteur agricole. Lui-même compte investir dans ce domaine en soutenant que les jeunes de la commune sont conscients de la solvabilité de cette option tenant compte du potentiel de la région qui possède l'une des plaines les plus fertile d'Algérie, à savoir la plaine de Belezma. La situation a fait bouger les concernés qui ont écrit voilà une semaine au chef de daïra de Merouana, dont dépend Oued El Ma, lui expliquant, entre autres, l'attitude intrigante de l'agence, dans l'espoir d'une réponse à leurs inquiétudes.