Ne pouvant plus supporter le climat délétère qui prévalait au sein de l'équipe, Meziane Ighil a fini par rendre le tablier. Cette démission s'est confirmée hier matin quand l'intéressé avait appelé le manager du club, Youcef Ladjadj, pour lui demander d'informer la direction de son non-retour à la barre technique de l'équipe. «Il m'a demandé d'informer la direction du club qu'il ne reviendra plus et qu'il était démissionnaire», nous dira Ladjadj qui a saisi qui de droit. Ainsi, Ighil a fini, malgré son fort caractère, par craquer et céder à la forte pression exercée par l'entourage du président du club qui n'accepte plus de se voir refuser l'entrée dans les vestiaires et de s'approcher des joueurs comme il le faisait avant l'arrivée de l'ancien entraîneur de l'ASO Chlef. Ighil refuse toute immixtion dans ses prérogatives techniques, même s'il s'agit des hommes de la direction. Il vient de faire les frais de ceux-là mêmes qu'il visait, puisque le coach commence à faire de l'ombre avec ses résultats. Ighil n'est pas la première et dernière victime de ces agissements. Mais il est à noter que le clash exprimé à la fin de la rencontre face au MSPB quant à la faiblesse de son effectif n'est pas le dernier. Il faut dire d'emblée que les conditions d'Ighil, qui avait exigé d'être logé à l'hôtel et non à la «résidence» comme l'étaient jusque-là les entraîneurs qui étaient venus après Lang et que la mise au vert d'avant-match se fasse toujours à l'hôtel et non dans cette résidence, n'étaient pas du goût de la direction du club. L'autre rupture s'est produite lors de la rencontre face à l'ASK quand Ighil avait précipitamment quitté les vestiaires en entendant le président faire son analyse du match qui relève en principe exclusivement des prérogatives du coach. Sans oublier les fois où Ighil était froissé par certains comportements. Et la goutte qui a fait déborder le vase, c'est la signature du Malien Dembélé et la programmation d'un match amical sans avoir été consulté, alors qu'il est le premier concerné par la gestion de l'équipe. Tous ces ingrédients, qui sont une pratique courante dans les mœurs de l'équipe, ont fini par avoir raison de l'ancien entraîneur des Verts des années 1990. On annonce dèjà Aït Djoudi et Alain Michel, l'ex-coach du MCA, pour lui succéder. Ladjadj dira : «Tant qu'Ighil n'a pas signifié par écrit sa démission, nous ne pouvons parler de succession.» En attendant, la vox populi gronde en Kabylie en réclamant le maintien d'Ighil à la barre technique.