La réflexion sur le devenir des clubs professionnels, à la lumière de l'expérience des deux premières années depuis l'instauration du professionnalisme, est entamée. La Fédération (FAF) et la Ligue professionnelle (LFP) suivent avec intérêt l'évolution de la situation et sont prêtes à préconiser des solutions qui agréeront beaucoup de clubs des deux Ligues professionnelles. Les difficultés (financières) auxquelles font face ces clubs depuis le début de l'aventure du professionnalisme ne laissent pas indifférentes les deux structures. La première a initié le projet du professionnalisme, et la seconde accompagne les clubs dans cet exercice qui n'est pas de tout repos. La situation catastrophique qui prévaut au niveau de la grande majorité des clubs pros ne pouvait laisser la FAF et la LFP sans réaction. Presque tous les clubs sont au bord de la faillite. Si rien n'est fait, c'est tout le projet du professionnalisme qui va s'effondrer. D'où l'impérieuse nécessité pour les deux entités citées de prévoir un plan B. Ce dernier consisterait, dans une première étape, à laisser le choix aux clubs qui le souhaitent de prendre le statut de semi- pro. Aucun club ne sera exclu de ce choix délibéré. Les bilans qui commencent à s'entasser sur le bureau de la Ligue professionnelle ne sont pas très réjouissants dans le domaine de la «santé financière». L'option du semi-professionnalisme est, peut-être, la mieux indiquée dans la conjoncture actuelle. L'éclairage de la Direction nationale de la gestion et de contrôle (DNCG) confiée à Mohamed Mecherara, ex-président de la Ligue nationale, sera déterminant. Cet organe fixera les contours du champ dans lequel les clubs pros ou semi-pros seront appelés à évoluer. Rien n'empêche cette évolution dictée par des contraintes objectives auxquelles aucun club ne peut y échapper ni faire face. La FIFA qui a imposé cette décision (instauration du professionnalisme) à toutes les associations nationales désireuses de participer, par le biais des clubs, bien sûr, aux compétitions internationales interclubs, ne s'y opposera pas. Cette solution agrée la FAF et la LFP, qui ne seront pas obligées, du jour au lendemain, de renvoyer des clubs à leur statut antérieur (amateur). Donc, la réflexion est en cours. La Fédération et la Ligue ne sont pas pressées pour aborder ce virage qui se dresse devant elles. Avoir engagé ce vaste et ambitieux programme avec 32 clubs n'a pas été la meilleure décision. Le coup étant parti, repartir à zéro est exclu, alors il faut trouver d'autres parades pour ne pas mettre en danger tout le projet. C'est à quoi se sont attelées depuis des semaines la FAF et la LFP. Le premier bilan, au bout de deux années seulement d'expérience, n'est pas très encourageant ni réjouissant, mais le professionnalisme a le mérite d'exister avec, certes, beaucoup d'imperfections. Le moment est venu de rectifier le tir, prendre des décisions à la hauteur des immenses enjeux pour garantir la pérennité d'un projet qui n'a vu le jour que grâce à l'aval des autorités du pays.