Après deux reports successifs, le maire de la commune de Réguiba, et six autres personnes, des élus, des administrateurs et un entrepreneur, comparaîtront le 2 février devant le président de la section pénale près le tribunal de Débila, wilaya d'El Oued, pour répondre de leurs actes. Selon l'arrêt de renvoi, les mis en cause sont accusés, entre autres, de dilapidation de deniers publics, d'abus de pouvoir, d'attribution de marchés non conformes à la réglementation, de dotation d'indus avantages au profit d'autrui et d'enrichissement illégal. Un important marché de location d'engins, utilisés par une entreprise privée dans plusieurs projets octroyés par le P/APC de cette commune, constitue le plus grand volet d'un volumineux dossier établi par le magistrat en charge d'instruire cette affaire. L'accusé principal, le maire en l'occurrence, avait justifié, devant le magistrat instructeur, cette décision par le caractère urgent qui avait marqué la veille de la visite du président de la République, telle que la consultation, qui avait été affichée durant un jour et l'ouverture des plis en une journée. «L'urgence» l'avait poussé également à présider la commission de consultation et d'attribution des marchés. Il sera vite contredit par les aveux de l'entrepreneur auquel ce marché a été attribué. Même sa facture du marché n° 200803 avait été signée par un agent du service technique n'ayant pas la qualité, lequel l'avait reconnu devant le juge d'instruction. Toujours selon le même document, le maire et son épouse avaient bénéficié, chacun, et au même moment, d'un lot de terrain de 50 ha, ce qui est contraire à la réglementation. Il y a bien d'autres chefs d'inculpation Tant d'accusations, que les prévenus auront du mal à justifier, d'autant plus que le P/APC de Réguiba a été à la tête de cette commune durant deux mandats. Devant cette grave situation, les autres élus ont adressé un message au président de la République l'exhortant à intervenir afin de sauvegarder la commune de Réguiba dont le principal mis en cause jouit toujours de ses pouvoirs de président de l'assemblée populaire communale.