Le moudjahid Mohamed Seghir Boufenara n'est plus. Il a quitté ce monde en ce début de l'année 2006 à l'âge de 72 ans, c'était au terme d'une vie pleine et dense. Militant de la première heure, fougueux, patriote, il intégra la révolution armée à l'instar des jeunes de sa génération. Fidaï intrépide et téméraire, il rejoignit le maquis où il fit preuve de courage héroïque au témoignage de ses compatriotes de lutte quasi unanimes. Par sa trempe exceptionnelle, celle d'un homme remarquable au cœur du combat multiforme exigé par la lutte armée, Boufenara Mohamed Seghir pour ce qu'il a été, à savoir le prototype du moudjahid légendaire, a eu l'hommage qu'il méritait à travers des funérailles empreintes fortement de respect et d'émotion. Tout Constantine, ville d'adoption, a tenu à saluer, dans un ultime recueillement, le moudjahid que fut Mohamed Seghir Boufenara. Son nom renvoyait à une certaine idée de bravoure et de légende. La mémoire collective a enregistré son nom lorsque la lutte anti-coloniale était à son paroxysme et lorsque la résistance populaire ciselait une épopée saturée d'actes de foi et de bravoure. Le génie populaire a inventé par la postérité des chants qui rythmaient le combat, et Boufenara étaient des syllabes aux sonorités légendaires. Si Larbi et Boumeddous et d'autres noms de légende ont marqué les mémoires avant que l'aube de l'indépendance ne vienne conquérir les horizons prometteurs, Boufenara Mohamed Seghir, c'est l'image de cette génération fougueuse qui a choisi les armes pour dire non à l'oppression et à la colonisation afin de servir la liberté. Moudjahid aux vertus immenses et simples, il va rejoindre le lot de ces braves qui ne meurent jamais au fond. Il arbore souvent d'un homme simple, issu du peuple pour mieux s'identifier à lui. Sa simplicité et son sens inné du combat pour la liberté ont fait de lui un citoyen modèle. Un soldat éternellement vigilant, lorsque les maquis fabuleux se reposent. Constantine a rendu un hommage simple e saturé d'émotion à ce juste qui a fait parler la foudre dans les années de gloire lorsque l'Algérie était un brasier d'espoir pour les Algériens et un enfer pour l'occupant.