Le village Taqa, 1500 habitants, à 7 km du chef-lieu, est devenu un véritable pôle d'attraction dans la commune d'Aït Yahia. En symbiose avec le comité du village, l'association des jeunes Tagmat (fraternité), agréée en 1989, a créé une vie culturelle et sociale en comptant uniquement sur le dynamisme et le sens de l'initiative des jeunes. Taqa compte la seule maison de jeunes existant dans la commune et a été construite à l'initiative de l'association. Les efforts finissent par payer et Tagmat vient de bénéficier d'une médiathèque constituée de 20 ordinateurs et d'autres équipements. C'est la seule maison de jeunes indépendante à obtenir un lot parmi les 19 médiathèques distribuées par la direction de la jeunesse et des sports de Tizi Ouzou. Pour arriver à cette reconnaissance officielle, il a fallu forcer le destin et croire au travail et à la réussite. Cela a commencé par la 4e place au concours national intitulé « J'aime mon quartier », organisé en 1991. Le 14 avril 1992, Leïla Asloui, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, se rend dans ce village et visite la maison de jeunes construite par les villageois, qui avaient également aménagé un stade de football. Dans le livre d'or de l'association, la ministre rendait hommage aux jeunes, à travers un message énergique et politique : « Il est réconfortant de constater que la jeunesse, malgré les petits moyens, est capable - et elle est la seule !-, d'initiatives, d'événements aussi formidables que celles et ceux de votre équipe ». Dans les pages suivantes, c'est Lounis Aït Menguellet qui saluait tranquillement le dynamisme des jeunes de Taqa, en laissant son adresse, comme une marque de disponibilité permanente à l'égard de l'association. Leïla Aslaoui avait exprimé d'une façon concrète ses encouragements en recrutant dans le secteur de la jeunesse le président de l'association, qui était alors un chômeur dévoué à la jeunesse de son village. Quinze ans plus, Hakim Aït Hamadouche est toujours à la tête de l'association et garde la même motivation à organiser les jeunes et à canaliser leur énergie dans des actions d'utilité collective. Des tournois de football sont organisés chaque année et le village dispose d'une équipe dénommée Fraternité sportive du Djurdjura. Au siège de l'association, l'on peut compter 23 trophées obtenus notamment par les sections d'arts martiaux. L'association a constitué par ailleurs une troupe de théâtre qui a effectué plusieurs représentations à l'échelle régionale. Pour la mise en service des équipements reçus (espace Internet, initiation à l'informatique, espace multimédia), l'association a demandé à l'APC la prise en charge de certains travaux comme l'étanchéité et l'électricité. Mais il semble qu'il est plus facile d'attirer l'attention du gouvernement sous Boudiaf que celle des élus locaux.