Constitué majoritairement de vieilles femmes en retraite, ce collectif n'a pas cessé d'organiser des rassemblements tantôt devant le siège de l'OPGI, tantôt devant le ministère de l'Habitat. Les quelque 4500 conciergeries qui existent au niveau de la capitale ne seront pas régularisées de sitôt. «Depuis le temps que nous avons entamé les démarches auprès des pouvoirs publics en vue de régulariser la situation des loges de concierges, rien de positif allant dans le sens de cette démarche, n'a été fait par les autorités concernées», assure Eddalia Abdelkader, président du collectif des concierges d'Alger. Constitué majoritairement de vieilles femmes en retraite, ce collectif n'a pas cessé d'organiser des rassemblements tantôt devant le siège de l'OPGI, tantôt devant le ministère de l'Habitat. «En dépit des multiples rassemblements et autres démonstrations de rue que nous avons organisés dans le but de faire entendre notre voix, les autorités compétentes n'ont, à ce jour, pas jugé utile de nous écouter, ce qui a accentué le ressentiment des membres du collectif», déplore M. Eddalia. Et de poursuivre : «Il n'en demeure pas moins qu'un certain nombre de loges ont été régularisées et leurs occupants détiennent actuellement des documents les confortant dans leur position de propriétaire. Cette situation met à découvert une politique avérée du deux poids, deux mesures». Par ailleurs, les occupants de ces loges affirment que lors des rassemblements pacifiques qu'ils ont organisés devant les institutions concernées par leur problème, ils ont été brutalisés par les éléments des services de sécurité : «Les policiers ne tiennent pas compte des protestataires qui ont l'âge de leurs grands-mères. Ils les bousculent, les molestent et les malmènent», témoigne notre interlocuteur, avant d'ajouter : «Moi-même et un autre membre du collectif avons été arrêtés et conduits à la prison de Serkadji. Nous avons passé six jours, sous prétexte que nous avions assailli une policière en faction, ce qui est totalement faux.» En attendant que les pouvoirs publics réagissent aux multiples requêtes de ces citoyens, ces derniers devront prendre leur mal en patience : «Nous sommes rentrés dans une longue expectative qui nous a tous plongés dans l'incertitude. Tant qu'on n'aura pas réglé le problème de la régularisation de ces loges, il nous sera impossible de connaître la stabilité», dira un membre du collectif. Aussi, dans une lettre adressée au président de la République, dont la rédaction détient une copie, ces citoyens lancent un appel urgent au Président afin qu'il intervienne en leur faveur : «Nous sommes d'anciennes concierges, la plupart d'entre nous sommes des veuves de chahid et des femmes divorcées, nous vivons depuis des années avec la peur d'un lendemain incertain… Pis encore, lors des rassemblements devant le ministère de l'Habitat, nous avons été piétinées, tabassées et malmenées par les policiers. Certains d'entre nous ont même été arrêtés pour avoir essayé de protéger une vieille dame», peut-on lire dans la lettre.