Le plus grand tournoi du monde sur terre battue, Roland-Garros +--dénomination officielle : Internationaux de France de tennis), qui en est à sa 82e édition, se jouera du 22 mai au 10 juin prochains. Comme de tradition dans les tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open), la fantastique quinzaine parisienne débutera par le tableau des qualifications (22-25 mai) avant de passer au tableau final (27 mai-10 juin). Vainqueurs en 2011, l'Espagnol Rafael Nadal, un habitué des lieux, et la Chinoise Na Li, celle qui a fait entrer le tennis de l'empire du Milieu dans la cour des grands, reviendront Porte-d'Auteuil pour tenter de garder une année encore leur beau trophée. Mais, de cet aspect purement sportif, nous aurons à en reparler dans les prochains jours. Pour l'instant, ouvrons le tiroir caisse pour dire combien le tournoi de Roland-Garros est une affaire des plus juteuses pour la Fédération française de tennis (FFT) et, il va de soi, les joueurs et les joueuses. Comme l'appétit vient en mangeant, les champions des courts, qui avaient déjà une grille hors salaire des plus confortables, ont demandé cette année une «rémunération» à la hausse. Le mot effrayant de boycott ayant été prononcé par des joueurs du Top 100, à dessein probablement, les organisateurs de la FFT ont aussitôt obtempéré. C'est ainsi que le vainqueur de Roland-Garros percevra le 10 juin prochain un chèque substantiel de 1 250 000 euros (contre 1 200 000 en 2011). La gagnante du simple dames recevra, la veille, un chèque du même montant, parité joueurs-joueuses oblige ! Pour avoir une idée de la poule aux œufs d'or qu'est le French Open, il faut savoir que le perdant du premier tour aura droit (le malheureux !) à la somme de «18 000 euros» seulement ». Soit mieux, à titre d'exemple, que le vainqueur d'une étape du Tour de France (8000 euros en 2011). La dotation globale du tournoi pour tous les tableaux en jeu (simple, double, double mixte, trophée des légendes, tennis en fauteuil) et l'allocation hébergement s'élèvent à la somme de 18 718 000 euros contre 17 520 000 l'an dernier. Mais, que l'on ne s'y trompe pas : les organisateurs, qui ne sont quand même pas des mécènes, ne sont pas du tout perdants. En effet, toutes les dépenses, et pas seulement les prix aux joueurs et aux joueuses, sont totalement couverts par les droits de télévision, le sponsoring, la Griffe Roland-Garros (merchandising), etc. Le bilan est chaque année positif. Le chiffre d'affaires de la FFT était de 150 millions d'euros l'an dernier, dont 80% pour le seul produit «Tournoi de Roland-Garros» qui a attiré plus de 460 000 spectateurs. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, tout est pratiquement redistribué aux Ligues et aux clubs affiliés de la FFT. Ce tournoi, retransmis dans le monde entier (sauf en Algérie…), est l'un des plus grands événements sportifs de l'année. Son incroyable succès ne se dément jamais. C'est « le » tournoi que les plus grands joueurs veulent absolument gagner pour laisser une trace marquante de leur passage dans le monde fabuleux du tennis de haut niveau.