Le président de l'Association algérienne de pneumo-phtisiologie, le Pr Salim Nafti, a souligné vendredi à Alger qu'un intérêt particulier était accordé à la mucoviscidose par les pédiatres et les pneumologues. En marge du séminaire national sur les maladies pulmonaires, le Pr Nafti a précisé que cette maladie était méconnue en Algérie, mais des spécialistes de l'hôpital de Lyon (France) l'ont diagnostiquée chez 10% des enfants maghrébins. La pathologie a donc une prévalence en région maghrébine, a-t-il indiqué. La mucoviscidose, ou maladie des mucus visqueux, ou fibrose kystique, est une affection génétique des épithéliums glandulaires de nombreux organes. Elle est liée à des mutations du gène CFTR sur le chromosome 7, entraînant une altération de la protéine CFTR, dont le dysfonctionnement provoque une augmentation de la viscosité du mucus et son accumulation dans les voies respiratoires et digestives. La maladie touche de nombreux organes, mais les atteintes respiratoires sont prédominantes et représentent l'essentiel de la morbidité. Chez les garçons, l'affection est responsable de la stérilité. Les services de pédiatrie des CHU de Beni Messous et Blida ont commencé à faire connaître la maladie, en collaboration avec le service de pneumologie du CHU Mustapaha Pacha, a indiqué le Pr Nafti. Le président de la Société algérienne de pneumologie estime que le dépistage précoce de la maladie, la prise d'un traitement adéquat et la rééducation fonctionnelle du patient aident à réduire les complications de la maladie à l'origine du décès. Le Pr Gabriel Bellon, de l'hôpital de Lyon, a évoqué les différentes étapes de la maladie, depuis sa découverte dans les années 40 du siècle dernier. Il a également relevé les progrès scientifiques enregistrés durant les années 80 du même siècle. Selon le spécialiste, ces progrès ont permis d'«améliorer» l'espérance de vie dans les pays développés jusqu'à 50 ans, sachant que les patients décédaient auparavant durant les premières années qui suivent l'apparition de la maladie. Il a, dans ce sens, appelé à l'ouverture de services spécialisés au niveau des établissements hospitaliers et à procéder au dépistage précoce de la mucoviscidose, en vue de la prise en charge à temps des malades. Le Pr Gabriel Bellon a fait savoir que de nouvelles molécules ont été découvertes, ce qui permettra de corriger les dysfonctionnements dans les protéines à l'origine de cette pathologie.