Les tribulations des citoyens de Sour El Ghozlane désireux d'acquérir un logement ont été longues et imméritées. Elles ont commencé pour ces citoyens malchanceux avec le logement social. Plus d'une centaine d'entre eux ont constitué un dossier à ce sujet, entre 1991 et 1992, selon Ali et Brahim qui, parlant au nom de tous, se sont présentés à notre bureau pour dénoncer cette forme d'injustice sociale qui les cible eux et leurs compagnons d'infortune. Avec le lancement du logement évolutif, c'est une autre épreuve qui attendait la centaine de ces citoyens : sur un programme de 215 logements, seuls 100 ont été réalisés. Le reste du programme n'a jamais vu le jour sans que l'on sache pourquoi, selon nos deux interlocuteurs qui parlent de flou entourant cette opération, puisque aucun des vrais postulants n'en a bénéficié. En 2003, c'est le logement social participatif qui est proposé à Sour El Ghozlane pour atténuer la forte demande régnant au niveau du chef-lieu de daïra. L'attrait de cette formule résidait dans la faible participation du bénéficiaire, fixée à 13 millions pour un F2 et à 33 millions pour un F3, le tout débité en trois tranches, selon Ali et Brahim. Une liste de 200 postulants est dressée et où - injustice criante - aucun élément de la première liste ne figurait, aux dires de nos interlocuteurs. Entre-temps, un nouveau programme fait son apparition, celui des habitats groupés « où la participation est purement symbolique », affirment nos deux citoyens. Le temps que les dossiers se constituent, les postulants apprenaient la transformation sans raison de ce programme d'habitats groupés en LSP. C'est seulement alors que la liste de ceux qui ont jusqu'ici été frappés d'une sorte d'ostracisme a été retenue. Et c'est alors que les vraies difficultés commencent vraiment pour cette catégorie sociale faite de salariés modestes et de chômeurs. « Où trouver les 25 millions à verser cash au promoteur ? », se désole Ali.« Comment pourrions-nous participer à hauteur de 75 millions pour un F3 quand on est chômeur ou que l'on touche un salaire de 15 000 DA, mais dont il faut soustraire les 4000 DA de loyer ? Avec les 11 000 DA, on n'est même pas éligible à cette formule », note Brahim. Ce dernier aurait adressé cinq demandes d'audience à l'actuel chef de daïra pour savoir ce qu'était devenu le programme d'habitats groupés sans recevoir une seule réponse. Que va-t-il se passer lorsque le délai de dix jours pour payer cash les 25 millions exigés par le promoteur immobilier aura expiré.