Le marché de transport aérien est «fermé» en Algérie, a indiqué Mme Wassila Boussad, directrice générale de la représentation en Algérie de la compagnie aérienne italienne Alitalia. «Il existe un certain décalage des prix des billets. Mais en réalité, le marché algérien est particulier. On ne peut pas le comparer à l'Europe. Il n'y a pas de concurrence et il ne ressemble même pas au Maroc et à la Tunisie», a déploré Mme Boussad lors d'une conférence de presse organisée hier à l'hôtel Sofitel d'Alger, à l'occasion de l'inauguration d'une agence commune avec Air France-KLM. La directrice générale d'Alitalia-Algérie, qui répondait à une question sur le décalage des prix des billets en Algérie et en Europe, faisait allusion au monopole exercé par Air Algérie. Mme Giselle Le Nozer, directrice générale d'Air France-KLM, a reconnu que les prix sont plus élevés en Algérie, soulignant en revanche qu'«il y a des prix pour toutes les catégories de clients». Mme Boussaad trouve néanmoins, à l'instar de Mme Le Nozer, «raisonnables» les prix pratiqués. Quid d'une éventuelle ouverture de lignes domestiques ? La directrice générale d'Air France-KLM estime que la législation algérienne n'autorise pas l'ouverture de ce genre de lignes. En effet, l'open sky n'est pas à l'ordre du jour en Algérie au motif qu'Air Algérie n'est pas prête à faire face à cette rude concurrence. Dans le même temps, le gouvernement algérien réfléchit à l'ouverture de son ciel intérieur à des compagnies privées. En mars 2010, Amar Tou, ministre des Transports, déclarait que le ciel algérien resterait fermé aux compagnies privées. «Les autorités publiques ont décidé de reporter pour une durée indéterminée l'ouverture de ce secteur au privé pour tirer les enseignements des échecs qu'a subis le secteur», estimait-il en réponse à une question orale posée par un député. Quelques mois plus tard, le même ministre soutenait, dans une intervention à la radio, que son département procéderait à l'agrément de compagnies aériennes privées dès que «les conditions seront réunies». Sur le réseau domestique, Air Algérie se trouve en situation de quasi-monopole depuis la faillite de Khalifa Airways en 2003. Sur ses lignes internationales, Air Algérie fait face à la concurrence d'Air France, d'Aigle Azur et d'Air Méditerranée. Par ailleurs, interrogées sur les bilans des compagnies, les deux responsables sont restés avares en chiffres. Qu'il s'agisse du taux de remplissage ou de la vente des billets, les deux intervenantes se bornaient à répondre que «les résultats sont bons». «Nous tirons une bonne satisfaction. Nous avons enregistré une progression des ventes de deux chiffres», a souligné Mme Le Nozer. «Pour le premier semestre, nous sommes satisfaits. Les destinations les plus prisée restent Rome et Istanbul», a fait savoir de son côté, Mme Boussad. La compagnie italienne assure deux vols directs journaliers entre Rome et Alger, opérés par 14 fréquences/semaine avec des Airbus moyen courrier A321, A320 et A319. Air France-KLM assure 28 fréquences hebdomadaires d'Alger vers Paris-Charles de Gaulle et 5 vols/semaine d'Alger vers Marseille.