Trois mois auront suffi pour que la crise du transport soit réduite de manière considérable à travers les cités les plus populeuses de Souk Ahras, et c'est tout à l'honneur de l'implantation de l'entreprise des transports urbain et suburbain de Souk Ahras (ETUSSA), qui vient de réussir un défi de taille face à un lobby structuré depuis l'effondrement programmé du secteur public dans cette wilaya. «Nous avons favorablement accueilli ces bus bleus où le service est meilleur», nous dit un usager de la cité des 400 Logements. Un autre parle prix. «Pour 15 DA, vous pouvez sillonner la moitié de la ville sans escale, ceci fait la joie des familles nombreuses et surtout des écoliers», remarque-t-il. En plus des vertus de la concurrence et d'un service performant, l'entreprise emploie 66 personnes et 5 cadres universitaires, recrutés dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). Un nombre qui dépassera les 80 travailleurs en 2013. Le directeur général de l'établissement, Toufik Boulifa, nous livre ici le bilan de l'entreprise: «C'est grâce au concours du ministère de tutelle, de la direction des transports et de plusieurs autres parties responsables que notre wilaya a réussi à donner vie à cette entreprise. Nous avons commencé avec 10 bus desservant sans faille la ligne n°1 qui connaissait une forte pression, avant le lancement de l'ETUSSA. Aujourd'hui vous pouvez constater vous-mêmes que l'attente de nos usagers au niveau des arrêts principaux ou facultatifs ne dépasse pas 5 minutes et c'est un travail de contrôle permanent assuré par deux contrôleurs qui veillent à la ponctualité de nos bus, au respect des citoyens et à la régularité des chauffeurs.» Avec un budget de fonctionnement initial estimé à 40 millions de dinars, l'entreprise assure déjà l'entretien et la maintenance de son matériel roulant, et compte une station de réserve de carburant de 15 000 litres pour parer à toute éventuelle rupture ou pénurie. Vingt autres bus sont prévus pour l'année prochaine et c'est les cités Berrel Salah et Ahmed Loulou qui en seront bénéficiaires, entre autres quartiers qui souffrent encore d'une crise latente du transport.