Le tribunal administratif d'Alger a rendu, mercredi dernier, en audience publique, la décision dans laquelle il a jugé «illégale» la grève à laquelle a appelé, pour demain, la Fédération nationale du secteur des travaux publics relevant du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap, aile Malaoui). Cette sentence de justice s'appuie, selon la même ordonnance, sur «le défaut de qualité du nommé Ghoul Saâdeddine (représentant de cette fédération), du fait que le secrétaire général du Snapap et celui qui a la qualité juridique est bien Felfoul Belkacem et non pas Ghoul Saâddedine». La Fédération du secteur des travaux publics a réuni hier ses instances pour décider du maintien ou non de la grève. «C'est une décision qui s'appuie sur des dimensions politiques, loin de toute éthique syndicale», commentent les syndicalistes du secteur. Au Snapap, la décision de justice est considérée comme étant «un des moyens de répression de toute forme de protestation. Déjà que la direction a imposé à ses employés de n'être adhérents que dans le syndicat UGTA ou au Snapap (aile Felfoul)». Il faut savoir que le Snapap est divisé, depuis plusieurs années, en deux ailes, Felfoul et Malaoui. Plusieurs affaires en justice ont donné le dernier mot à Felfoul. Le syndicat géré par la direction de Malaoui dispose pourtant de plusieurs fédérations dans tous les secteurs, d'un siège national et a mené plusieurs actions de protestation et su mobiliser des foules, «sans que la justice ne s'en mêle», font remarquer les syndicalistes. Le syndicat avait appelé à une grève de trois jours, les 25, 26 et 27 février, suite à «l'échec du processus de dialogue avec la tutelle». La plateforme des revendications du Snapap concerne la révision du statut général de la Fonction publique ainsi que le statut particulier des travailleurs du secteur des travaux publics. Le syndicat exige l'intégration sans condition de tous les travailleurs contractuels ainsi que la suppression de l'article 87 bis relatif au SNMG. Le syndicat réclame une meilleure prise en charge des travailleurs victimes d'accidents de travail, notamment ceux qui interviennent sur les autoroutes.