Il a 80 ans. Et toutes ses dents, pour ne pas dire ses «dons» de vieux briscard. Il est l'auteur mythique du hit et standard de la musique algérienne Yal Menfi. Le fameux titre revisité par le trio solaire Khaled, Rachid Taha et Faudel, 1, 2, 3 Soleil, en 1996. Il s'appelle Akli Yahiaten. Da Akli, comme aimaient l'affubler ses admirateurs avec respect et déférence. Aussi, pour le saluer et rendre hommage à son concours et autre apport précieux à la musique d'expression kabyle et à celle de l'Algérie, le ministère de la Culture et l' Office national des droits d'auteurs et droits voisins (ONDA), ont initié, jeudi soir à la salle Atlas de Bab El Oued, à Alger, un «tribute» de…3 heures. Un hommage, certes très long, mais à la mesure de la grandeur de cette icône de la musique kabyle. La preuve patente ! C'est une salle bondée qui a accueilli ce grandiose événement . Un je ne sais quoi de festif et fébrile régnait dans l'air… et la chanson kabyle ! Et pour cause ! Un public en or massif ! Des admirateurs de la première heure et de la nouvelle génération. Des femmes, des enfants, des jeunes filles, des jeunes hommes. Bref, une thamaghra(fête) familiale ! Et ce, en présence et sous les auspices du ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, et Sami Bencheikh, directeur général de l'ONDA. Des invités de marque sont venus apporter leur caution au grand maître de la chanson kabyle, Akli Yahiaten, comme Ahcène Naït Zaïm, Nacer Mokdad, Amel Zen, Yacine Ouaabed et Farid Ferragui. Mais la guest star tant attendue n'était autre que Lounis Aït Menguellet, une autre icône de la musique kabyle. Dès son apparition sur scène, le public scande : «Imazighen ! Imazighen !» (Kabyles) . Aït Menguellet reprend, au grand bonheur de l'assistance, en chœur et cœur bien sûr, Jahagh Bezzaf D'Ameziane . Nina, une avocate d'Alger nous confie : «J'aime le répertoire de Akli Yahiaten. Il est parmi les grands de la musique kabyle. Mais je suis venue pour Aït Menguellet, mon idole… » Akli Yahiaten interprétera Yal Menfi ,qui donnera la chair de poule au public. Sa voix est restée intacte, résonnante, altière et juvénile, jurant avec la gérontologie...