La 1ère édition du Salon de l'industrie agroalimentaire (SIAG 2013) a été inaugurée jeudi au centre des conventions d'Oran en présence d'une délégation constituée de cadres ministériels et d'élus de la nation. Une quarantaine d'opérateurs, entre producteurs locaux et importateurs de biens de consommation, prennent part à cette manifestation prévue sur quatre jours et qui concerne également plusieurs instances et dispositifs entourant l'entreprise, à l'exemple du FGAR (Fonds de garantie des crédits aux PME). Rachid Moussaoui, à la tête de l'Agence nationale de développement de la PME (ANDPME, relevant du ministère de l'Industrie), estime que cette initiative peut constituer un appui réel aux dispositions officielles visant la modernisation de l'ensemble du secteur industriel. L'agroalimentaire constitue l'une des 14 filières définies pour bénéficier de programmes de mise à niveau spécifiques. «Les avis d'appels d'offres ont été lancés et l'opération sera, rassure-t-il, menée avec une grande transparence car le seul impératif reste la nécessité d'élever la production nationale». Innovation, coopération, analyses des marchés, savoir déléguer, hygiène et sécurité alimentaire sont autant d'axes qui seront proposés à la formation dans le but d'améliorer les capacités concurrentielles et d'accélérer le rythme de création d'entreprises. «Sur 2 413 dossiers réceptionnés, le secteur agroalimentaire ne représente que 4% (contre plus de 30% pour le BTPH et 18% pour l'activité manufacturière)», déplore le même intervenant qui évoque néanmoins le souhait de passer à une étape supérieure, l'organisation en clusters pour plus d'efficacité en rapprochant fabricants, transformateurs et sous-traitants. Un volume effarant des importations Dans le domaine particulier de l'agroalimentaire, intimement lié au développement du secteur agricole, il évoque les initiatives prometteuses des clusters «tomate» et «datte», deux produits en phase d'être certifiés et de bénéficier d'un label de qualité. Cette exception ne doit pas cacher une réalité moins heureuse, et c'est Cherif Ould Houcine, représentant du président de l'APN, qui rappelle le volume effarant des importations et la forte dépendance alimentaire. «Quand je pense aux importations et aux 9 milliards de dollars dépensés pour régler la seule facture alimentaire annuelle, cela me fait peur», déplore-t-il en précisant que cette somme est en réalité un manque à gagner localement pour les entreprises productives implantées en Algérie. Les accords avec l'Union européenne, portant notamment sur la levée des barrières douanières et qui prendront effet dans un délai proche (horizon 2020), inquiètent M. Bensassi du Conseil national consultatif qui tient compte, entre autres, de la nature de la PME algérienne qualifiée dans beaucoup de cas de TPE (très petite entreprise). Il se soucie également des normes de qualité avec seulement environ 7 000 pour l'Algérie contre 14 000 chez le voisin marocain. Des indicateurs qui ne plaident pas en faveur d'une capacité concurrentielle à l'international souhaitée par le gouvernement actuel mais difficile à réaliser. Evoquant la rencontre avec Christiane Lagarde, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelaziz M'henni, a mis en avant son intervention diplomatique visant à défendre «l'image de l'Algérie» et déplore les critiques formulées par ses pairs devant la patronne du FMI. Mais Lagarde n'est pas venue en touriste et, comme les choix économiques de l'Algérie s'orientent vers plus d'ouverture, son souci est sans doute de veiller à ce que les clauses liées à cette orientation soient bien appliquées.