De coquette bourgade résidentielle qu'elle était, Kouba est devenue un gros marché, ou plutôt plusieurs gros marchés. L'informel s'est installé dans une commune qui s'est agrandie aux dépens des vergers qui sentaient à plein nez le jasmin. Jolie-Vue, l'Appreval, Ben Omar, sont des quartiers qui deviennent la journée les destinations «in» des nombreux clients qui pensent y trouver le bon filon. Le «village» (centre-ville) des anciens étouffe sous le poids du commerce. Plus de place aux espaces de détente, ni même aux équipements de loisirs. Les rares infrastructures réalisées par les équipes municipales ou par le secteur n'arrivent plus à contenir la très forte demande de la population, ou sont carrément fermées, telles que le stade de proximité de Garidi. Les jeunes des cités d'El Afia, Garidi, Appreval, Ben Omar, Les Annassers se morfondent en attendant des jours meilleurs. Raison de cette situation : le manque d'engagement des équipes municipales qui se sont succédé à la tête d'une commune qui ne mérite pas, foi de Koubéens, le sort qui lui est réservé. La commune a, pourtant, tout pour être une localité modèle : infrastructures de base importantes (bâtiments administratifs, deux salles de cinéma, notamment) et une élite locale (classe moyenne). L'actuelle équipe municipale, sortie gagnante des dernières élections communales, veut «changer les choses». Les projets ne manquent pas, mais le premier chantier à lancer, soutient le frais émoulu président de l'APC, Zoheir Bousnina, est le recouvrement des créances communales. «Nous avons trouvé une situation catastrophique. ‘‘Rezk el baladiya kan hamel'' (l'argent de l'APC était abandonné). Il n'y avait pas de recouvrement. L'argent des espaces publicitaires loués est estimé à 7 milliards de centimes. Celui des locations impayées est évalué de 1, 5 milliard. Comment peut-on lancer des projets si l'argent de la commune n'entre pas dans les caisses ?», s'étonne l'élu rencontré au siège imposant, entouré de ses collaborateurs. «Rien de vraiment important n'a été réalisé durant les mandats précédents, sauf quelques petits projets. Le tape-à-l'œil tenait lieu de politique», tranche-t-il. M. Bousnina, qui succède au poste de président après l'actuelle députée FLN, Mme Saïda Bounab, assure que l'une de ses priorités est de «rapprocher l'administration du citoyen» en «faisant, d'abord, le ménage» à l'intérieur de l'imposant édifice, où grouillent quotidiennement près de 1000 employés et plusieurs centaines de citoyens. «On a commencé par réhabiliter l'administration en régularisant la situation de notre personnel. Il y a 930 fonctionnaires, dont 250 contractuels. On est venus, on a mis chacun à la place qui lui revient. Des cadres s'ennuyaient alors qu'ils étaient compétents. Nous voulons que chacun puisse donner le meilleur de lui-même», estime-t-il en faisant allusion à des collaborateurs, comme le directeur des services techniques de l'APC. Rapprocher l'administration du citoyen est devenu le leitmotiv d'une APC où il n'était guère facile d'approcher un élu. La bureaucratie était endémique. RC Kouba : Plus de 2 milliards pour le Raed Le travail des guichetiers est difficile. Ils reçoivent près de 500 demandes par jour. «On a recensé en 2012 près de 13 000 naissances. Nous réservons un bureau pour les gens qui viennent de l'extérieur. Pour rapprocher davantage l'administration du citoyen, on a créé 4 nouvelles annexes en plus des 6 déjà existantes. L'annexe des 1216 Logements fonctionne. On a attendu l'avis favorable pour le lancement des 3 autres (AADL Aïn Naâdja, hôpital Aïn Naâdja, Oued Kniss). L'informatisation sera, par ailleurs, généralisée», annonce le maire. Le marché communal (situé au niveau du siège) sera fermé dans dix jours. «L'espace dégagé servira de grande salle pour l'état civil. Les commerçants ont accepté de partir. Il ne restera au siège de l'APC, qui bénéficiera d'une opération de réaménagement global, que l'exécutif, le SG et les demandes de S12», précise-t-il. Par ailleurs, l'APC compte renflouer les caisses du RC Kouba. «En février, on leur a octroyé 800 millions de centimes et on a délibéré pour dégager 1,8 milliard de centimes. On a récupéré aussi le cercle cédé par le RCK à la commune. Une enveloppe de 3 milliards de centimes est dégagée pour son réaménagement. Les travaux seront achevés en septembre», précise Bousnina.