Pour clôturer, en apothéose, les festivités de la journée nationale de l'artiste, la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a abrité, samedi, un spectacle en hommage à l'illustre chanteur, interprète et compositeur algérien, d'expression kabyle, Cherif Kheddam. Des chanteurs connus se sont produits, à l'occasion, devant un public nombreux. Ainsi, la diva de la chanson kabyle, Nouara, qui a pris part à cet hommage, a rappelé au gout du jour ses belles chansons. Elle est montée sur scène sous un grand tonnerre d'applaudissements et des youyous. «Cela me fait un grand plaisir de me produire devant vous, aujourd'hui, et surtout, en hommage à l‘un de nos maitres, Cherif Kheddam», dira-t-elle, très émue, avant d'entamer son premier récital. Ensuite, elle a, avec sa voix pure et cristalline, chanté «Akwesigh Ami Aâzizen» avant d'interpréter d'autres textes qui ont fait sa renommée pendant plusieurs années de carrière artistique. Elle enchaîne, ainsi, avec «Thit ikiwalan», l'un des textes qui ont forgé sa célébrité. Avec sa voix magique, elle a réussi également à emballer le public, notamment quand elle a chanté des textes de Cherif Kheddam. Plusieurs fois, elle a été fortement acclamée par le public. Ces applaudissements l'ont profondément touchée au point de chanter les larmes aux yeux. Elle s'est produite devant une assistance où on a remarqué la présence des membres de la famille de Cherif Kheddam. Lors du même spectacle, d'autres chanteurs se sont également produits, à l'image de Brahim Tayeb et de Kamel Ouamar qui ont, eux aussi, rendu, à leur manière, hommage au défunt. Toujours dans le même sillage, une conférence-débat a été animée, le même jour, par Kheddam Mohand Oubelkacem et Abdenour Abdeslam, respectivement enseignant d'histoire et auteur de livres en tamazight, qui ont parlé de l'œuvre et de l'itinéraire du chanteur disparu. Durant la même journée, des dizaines de personnes se sont recueillies sur la tombe de Cherif Kheddam au cimetière de son village natal Boumessaoud (Imsouhal) où il repose en paix. Par ailleurs, notons aussi qu'à la même occasion, il a été rendu un vibrant hommage au cinéaste Abderahmane Bouguermouh, décédé en février dernier, réalisateur du premier film en kabyle, «La Colline Oubliée», et la comédienne Keltoum, décédée en novemre 2O1O, dont le parcours et les œuvres ont été revisités à travers des activités organisées à la Cinémathèque et au théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou. Ali Mouzaoui, réalisateur, a donné des témoignages émouvants sur Bouguermouh, à la fin de la projection du film «la Colline Oubliée». Enfin, la célébration de la journée nationale de l'artiste, cette année, a été dédiée à la mémoire de trois figures qui ont marqué de leur emprunte la culture algérienne. Ils méritent ainsi amplement cet hommage.