Fertial vient d'être destinataire d'une nouvelle mise en demeure, qui lui a été adressée par l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), dans laquelle elle notifie à ce producteur de fertilisants sa décision de réduire de 30% l'approvisionnement en gaz naturel des deux complexes d'Arzew et de Annaba. Pourtant, Fertial, issu d'un partenariat conclu entre le groupe espagnol Villar Mir, Asmidal et la SGP Somines, n'a cessé de cumuler des performances ces dernières années, allant jusqu'à dépasser les prévisions d'investissement initialement établies. L'ARH reproche surtout à Fertial «la non-mise en conformité des installations» et la «surconsommation en énergie». Une instruction adressée à Sonatrach, qui fait suite à la mise en demeure envoyée à Fertial, appelle celle-ci à mettre à exécution la décision de l'ARH et réduire de 30% les livraisons de gaz à Fertial. Bizarrement, cette décision intervient au lendemain de l'annonce, par Fertial, de nouveaux investissements qui sont actuellement à l'étude et qui devraient donner un nouveau coup d'accélérateur à la production d'ammoniac et des produits granulés. Grâce à ce nouveau plan d'investissement prévu pour les cinq prochaines années, Fertial nourrit l'ambition de commencer l'exportation des produits granulés. L'entreprise s'est mise déjà à négocier avec deux grands constructeurs d'unités d'ammoniac dans le monde. L'investissement est grandeur nature. Il tend au final à optimiser les deux usines de Fertial, implantées l'une à Annaba et l'autre à Arzew. Cet investissement est l'un des plus importants annoncés par l'entreprise. Ce programme devrait être présenté au conseil d'administration avant la fin de l'année en cours. Mais voilà que l'ARH se dresse en trouble-fête. La décision de cette autorité laisse planer en tout cas moult questionnements sur ses motivations réelles. Quoi qu'il en soit, les contrecoups sur le secteur agricole risquent de s'avérer durs.