Les représentants des principaux syndicats arabes de journalistes (Algérie, Iraq, Iran, Palestine Liban, Maroc, Tunisie, Jordanie, Emirats arabes unis, Bahreïn et Yémen), affiliés à la Fédération internationale des journalistes (FIJ), se sont réunis en début de semaine à Beyrouth (Liban) pour faire le point sur la situation de la liberté de la presse en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et étudier les moyens de tisser un réseau de solidarité entre eux. Cette réunion de trois jours, présidée par le secrétaire général de la FIJ, Aiden White, a permis de recenser les grandes contraintes auxquelles font face les journalistes arabes dans l'exercice quotidien de leur profession. Même si les pays arabes ont un niveau d'ouverture politique différent, les débats qui ont marqué cette rencontre, parrainée par la FIJ, la fondation allemande Friedrich Ebert et l'ONG International média support - et à laquelle a pris part le syndicat des journalistes algériens (SNJ) - ont montré que les reporters arabes étaient souvent confrontés aux mêmes problèmes. Ainsi, il ressort que les pays arabes ont surtout en commun le fait d'avoir des législations peu propices à un exercice libre du journalisme. C'est ainsi qu'à l'instar de l'Algérie, le délit de presse peut encore conduire en prison dans la majorité de ces Etats. Aussi, les participants à ce rendez-vous de Beyrouth ont-ils convenu de lancer, de concert avec la FIJ, une campagne internationale sous le slogan « Briser les chaînes » afin d'inverser cette tendance et amener les gouvernements à amender leurs législations respectives de manière à dépénaliser le délit de presse. L'objectif de cette action de grande envergure vise aussi à obtenir la libération des journalistes emprisonnés pour leurs écrits et l'annulation des peines de prison prononcées à l'encontre d'autres reporters. La rencontre de Beyrouth, qui fait suite à celle de Jordanie en 2004, n'a également pas omis de se pencher sur la situation dangereuse dans laquelle les journalistes irakiens, palestiniens et iraniens travaillent. Pour faire face à cette situation d'urgence, les représentants des syndicats arabes et de la FIJ ont décidé de prendre un certain nombre de mesures pour garantir la sécurité des journalistes de ces pays. Ainsi, il a été convenu, entre autres, de se mobiliser le 15 juin prochain pour attirer l'attention de l'opinion publique internationale sur les violences multiples qu'affrontent les journalistes irakiens. Violences qui jusque-là ont causé des dizaines de morts.Outre l'initiative de créer un fond pour venir en aide aux journalistes et aux familles des victimes des violences en Irak, les organisations internationales ont été invitées à prendre les mesures nécessaires pour stoper les assassinats de reporters dans ce pays. La déclaration finale de cette rencontre a retenu aussi des mesures pour élargir le champ de la liberté de la presse dans la région et renforcer les syndicats de journalistes. Les représentants des syndicats arabes ont signé également une déclaration dans laquelle ils ont dénoncé avec « véhémence » les attaques menées, au début de la semaine, par des députés islamistes du Parlement bahreïni contre les responsables du journal El Ayam.