Dans le cadre des grands projets urbains structurants, prévus sur la baie d'Alger et qui donneront un new look à Alger qui, dit-on, ne tournera plus le dos à la mer, des engins sont à pied d'œuvre sur des chantiers ouverts le long de la côte. Parmi ces grands projets inscrits dans le calepin de la wilaya, on cite les promenades du Lido, de l'Indépendance, le Port de plaisance de Raïs Hamidou, les terrasses du port, les piscines de Bab El Oued... Le grand placard installé sur le boulevard Abderrahmane Mira édifie les administrés sur l'immense projet que l'Algérien de 1929 aura à apprécier. Le long dudit boulevard, où la bifurcation Padovani – pour ceux qui se souviennent de cette voie – permettait de désengorger l'axe principal de Bab El Oued, n'existe plus depuis belle lurette. Cette dernière a laissé place à une esplanade sans âme. Aussi, les enfants accompagnés de leurs parents pouvaient faire trempette dans les plages aménagées d'El Kettani et de R'mila. Mais cet été, il a été décidé l'aménagement du site, en procédant au terrassement avant le déversement des tonnes de terre, l'enfouissement des blocs et l'enrochement en forme de «T» pour protéger les deux plages. Cette entame de chantier, réalisée à coups de blocs et de tétrapodes, qui renforcent, certes, la défense contre la mer, est censée garantir la pérennité des plages jusqu'à la limite de Laâyoun. Sauf que les deux plages ensablées vers lesquelles les familles venaient y décompresser l'espace d'une journée étaient fermées lors de cette saison estivale. La raison ? Le site balnéaire n'offre plus le confort, car à la place du sable sur les plages où les bambins peuvent se mouvoir librement, une digue de tonnes de roches rend impraticable la baignade. Le petit bonheur des enfants a été court-circuité cet été et les familles ont été privées d'un espace de délassement et d'un bol de brise marine bien qu'à un jet de pierre, la piscine open air d'El Kettani arrive à résorber quelque peu le grand rush des aoûtiens. La plèbe vacancière des communes avoisinantes de Bab El Oued (Oued Koriche, La Casbah…), a dû se rabattre sur la côte littorale de la commune de Bologhine dont nombre de plages sont interdites à la baignade. Les riverains s'interrogent à qui profite ce projet si les enfants ne peuvent pas gambader sur ces plages ? Le site balnéaire sera-t-il réhabilité pour les plaisanciers où pour une autre catégorie de bénéficiaires ? Espérons que le lever de rideau du site ne soit pas, lors de la prochaine saison estivale, amorphe et puisse répondre à l'attente des amoureux de la mer.