Les derniers résultats de l'élite algérienne de volley-ball lors d'une compétition internationale ont laissé de marbre les amoureux de la balle au filet. En effet, notre équipe nationale senior garçons s'est fait battre 3 sets à 2, tant par le Maroc que par le Cameroun et la Tunisie pour le compte des trois premières journées du Championnat africain qui se déroulent présentement en Tunisie. Dans l'état actuel des choses, il faut s'attendre à d'autres défaites (hier face à l'Egypte, ndlr). Mais ce n'est pas tout. Depuis le début de cette saison, nous assistons à une véritable débâcle de notre volley-ball. Nous voulons seulement par notre analyse et notre étude dire que la situation nous inquiète et nous déçoit. Il est clair que lors d'une compétition sportive, l'échec peut exister et il faut l'accepter. Cependant, il s'agit là d'une cascade de défaites qu'enregistrent toutes nos équipes nationales de volley-ball. D'abord, la FAVB en remaniant la sélection féminine la veille d'une participation au Grand Prix organisé par la FIVB et surtout l'absence de toutes ses joueuses expérimentées et professionnelles a généré un fait certain, celui de récolter davantage de possibilités de défaites que de saisir des chances de victoires. Le résultat est là, face à des six de niveau mondial comme l'Italie, la Turquie, les USA ou les Pays-Bas, pour ne citer que ceux-là, notre équipe, qui n'est en réalité qu'un ensemble de jeunes joueuses issues dans leur presque totalité d'une seule ville, celle de leur entraîneur, ne pouvait que perdre tous ses matches avec des 3 sets à 0 et n'inscrivant aucun set. C'est un gâchis. A la FAVB, on a avancé la thèse de lancer ce groupe pour augmenter son expérience et améliorer son capital psychologique. Mais un expert en volley-ball, qui a été entraîneur national durant plusieurs années, nous dira : «Je peux vous affirmer que le choix de faire participer notre EN profondément rajeunie pour rencontrer des équipes de niveau mondial dans une compétition officielle engendre systématiquement des effets contraires, à savoir faire naître un sentiment d'infériorité. C'est très dangereux.» Prospection Pour étayer ses dires, notre interlocuteur nous précisera : «D'ailleurs, l'objectif d'enrichir leur potentiel psychique leur permettant d'aborder favorablement les niveaux africain et arabe a été lamentablement raté et il fallait s'y attendre. Preuve en est, elles se sont lamentablement comportées lors du dernier championnat d'Afrique au Kenya.» Il faut souligner que c'est la première fois dans l'histoire du volley-ball algérien que notre EN se classe dernière en se faisant battre par des équipes de seconde zone, comme le Sénégal. Par ailleurs, la sélection des cadets que l'on a annoncée comme la relève et la projection sur 2016 et 2020 n'est en réalité qu'un leurre. D'abord, il y a eu échec lors du championnat africain, où même le Rwanda a malmené notre six. Puis, au récent Championnat arabe en Tunisie, où on a été éliminés après avoir été battus par des équipes comme le Yémen et le Koweït. Le commentaire est superflu : on sait que la prospection n'a pas été faite d'une manière scientifique et technique. Le gabarit sans le talent et sans les valeurs techniques ne sert pas la performance.Toutefois, au vu de cette descente aux enfers de notre volley-ball, on est en droit de ressasser la grande et belle époque de nos entraîneurs nationaux tels que Bekhchi, Zerdoumi, Chebahi, le défunt Madiou et autres ainsi que les joueurs tels que Tizioualou ou Bernaoui, la liste est longue. C'est dire que le terreau existe et qu'on pas su en profiter. Mais ce qui est certain aujourd'hui, c'est qu'on a été surclassés, c'est un constat fatal et objectif. Effectivement, on devait arriver à ce stade de la déchéance quand on sait que cela fait plus de six années que la fédération fonctionne sans direction technique nationale. En somme, le navire était sans commandant. Il est allé au gré des vagues et maintenant, il a chaviré. Le principe fondamental qu'il faut retenir, c'est que le sport est avant tout une question d'organisation avant d'aller sur un terrain. Enfin, il est urgent pour le MJS, garant des valeurs sportives, de la performance et de la charte de la déontologie, d'opérer une révision de la sphère du volley-ball algérien. Une réforme générale est impérative si on ne veut pas arriver à l'irréversible. Le rôle du ministère est primordial dans ce genre de situation et surtout de pas renvoyer la balle à l'AG, car cette dernière avait la possibilité de changer son fusil d'épaule, mais elle ne l'a pas fait. Aujourd'hui, elle assiste passive au ratage de la cible.