La salle des conférences de la société des études techniques de Sétif (SET) a abrité jeudi dernier, une conférence inhérente aux grandes infrastructures de base du continent africain. Ayant regroupé les techniciens et ingénieurs chargés de projets de grande envergure tels les routes, ponts et aérodromes, la rencontre a été marquée par la communication de Mohamed Ayadi, secrétaire général du comité de liaison de la route transsaharienne. En exclusivité, le communiquant a livré à El Watan, les principaux points d'une communication instructive à plus d'un titre : «Cette rencontre est une opportunité pour présenter la vision d'ensemble et une synthèse des grandes initiatives menées par les principales institutions africaines dans le domaine des infrastructures de transport pour faire face au retard accusé par le continent africain dans le développement économique de manière générale. Les grands projets d'infrastructures de transport, suivis et soutenus par le Nepad, sont succinctement présentés. Le propos de la communication est de montrer comment est organisé le continent africain pour prendre en charge le développement des grandes infrastructures de transport tant il est vrai que le transport joue un rôle déterminant pour le développement économique et social. On estime que la plupart des pays africains font face à des frais de transport et d'assurances particulièrement élevés pour l'accès aux marchés étrangers. Ils représentent en moyenne 30% de la valeur totale des exportations, alors que la moyenne est de 8,6% pour les pays en développement. Les pays enclavés comme le Mali, le Niger et le Tchad enregistrent les pourcentages les plus élevés avec 30 à 50%.» Tels sont les principaux points de l'exposé. Et l'expert de préciser que le réseau routier compte plus de 2 millions de km dont seulement 600 000 km (30 %) bitumés. L'Afrique australe et le Maghreb sont les régions les mieux loties. La densité routière, 6,8 km au 100 km2, est bien plus faible que celles observées en Amérique latine et en Asie, qui sont respectivement double et triple de celle de l'Afrique. Partant de l'idée qu'il convient de faciliter en premier lieu les échanges sur de grandes distances, entre les capitales, entre les lieux de production et les ports, la CEA définit un réseau de grands axes transafricains. Ce réseau configure le continent et offre un cadre adéquat pour la gestion des corridors commerciaux interafricains. La longueur totale des routes nouvelles dans le réseau est de l'ordre de 56 700 km. La route transsaharienne (Alger-Lagos) est l'un des 7 axes programmés. On doit savoir que le tronçon manquant de 220 km entre Assamaka (frontière du Niger avec l'Algérie) et Arlit au Niger, est d'un montant 140 millions de dollars US. Le montage du financement est en cours avec plusieurs bailleurs de fonds. La construction devrait démarrer en 2014. La fibre optique allant de l'Algérie au Nigéria via le Niger de 4 200 km, dont 2 400 km en Algérie, 950 km au Niger et 850 km au Nigeria, est l'autre ambitieux projet. L'expert estimant que le prochain sommet de Dakar des chefs d'Etats africains sera très important pour les divers projets structurants initiés.