Des incidents entre gardes-côtes et jeunes qui braconnent dans le corail se sont produits, hier en début d'après-midi, à El Kala. Les émeutiers ont caillassé la caserne de l'unité marine des gardes-côtes située au-dessus du port. Les militaires ont été contraints de les repousser avec des tirs de sommation, qui ont été entendus dans toute la ville, semant la panique. Des renforts venus à la hâte ont fini par disperser les manifestants. Les pilleurs de corail s'en sont pris aux gardes-côtes parce qu'ils les rendent responsables de la mort d'un des leurs, retrouvé noyé par 10 mètres de fond près de la plage de Boutribicha (Om Teboul) le matin même après deux jours d'intenses recherches. Selon le commandant des gardes-côtes d'El Kala, il y a trois jours, une des patrouilles terrestres a surpris des individus suspects sur cette plage connue pour être devenue un haut lieu du trafic de corail. A leur vue, les trafiquants ont pris la fuite. Certains se sont réfugiés dans le maquis, d'autres ont plongé dans l'eau glaciale. Ce n'est que le lendemain qu'un citoyen, qui n'est pas de la famille, est venu chez les gardes-côtes signaler la disparition d'un jeune originaire d'Om Teboul connu pour ses activités. Les recherches ont été immédiatement déclenchées mais les plongeurs des gardes-côtes n'ont retrouvé le corps que le lendemain (hier). On ne sait d'où est partie la rumeur qui a fait état d'une mort par balle et qui est à l'origine des incidents survenus à El Kala, mais aussi à Om Teboul où la circulation a été bloquée une partie de l'après-midi sur la RN44. Une rumeur qui a cessé lorsque le directeur de l'hôpital d'El Kala a pris sur lui de montrer à quelques émeutiers le corps indemne de toute trace de violence déposé à la morgue, en attendant les formalités pour l'inhumation. Pour beaucoup, ces incidents ne sont pas fortuits, ils sont l'œuvre des réseaux interlopes qui se sont tissés autour du corail et qui craignent le retour annoncé de l'exploitation du corail dans la légalité.