Hier, la Reine des Ziban a remis au goût du jour une tradition ancestrale consistant à rendre visite, une fois par an, à Sidi Zarzour, saint patron de la région qui jouissait d'une dévotion et d'un respect sans faille de la part de la population. Erudit du XIe siècle, fin connaisseur du droit canon musulman, guérisseur et poète, Sidi Zarzour est aussi appelé «pourfendeur des oueds» car le mausolée où est inhumé ce saint homme, est érigé au milieu de l'oued éponyme et que «ses murs n'ont jamais été ébranlés quelle que soit la furie des eaux», expliquent les gens de Biskra. Ainsi, prenant pour prétexte la présence du mausolée de cette personnalité dont l'aura est encore vivace dans la mémoire collective des habitants des Ziban, la direction du tourisme et de l'artisanat de Biskra a concocté, en collaboration avec l'APC de Biskra, pour la seconde édition de «Maoussem Sidi Zarzour», un riche programme étalé sur deux jours visant, selon Abdelhakim Yahia, directeur du secteur du tourisme et de l'artisanat de Biskra, à «la valorisation des référents culturels, cultuels et historique des Ziban pour mettre en exergue toutes les potentialités touristiques, artisanales et agricoles de la wilaya». Afin d'expurger la visite de Sidi Zarzour de son aspect purement rituel, les organisateurs lui ont conféré cette année une dimension touristique, culturelle, artistique et commerciale. «Maoussem Sidi Zarzour est une image qui démontre que le tourisme est une élément essentiel du développement économique de Biskra. Cette année, cette manifestation est marquée par une affluence de visiteurs et de participants et elle gagnerait à être pérennisée et enracinée dans les festivités annuelles de la wilaya», a ajouté notre interlocuteur. Sur une esplanade située sur le bord de l'oued Sidi Zarzour, des artistes peintres, des artisans, potiers, tisserands, dinandiers et autres calligraphes ainsi que des producteurs de matières issues du palmier dattier tiennent des stands colorés aux côtés des organismes et offices activant dans le secteur du tourisme. Maoussem Sidi Zarzour a débuté par une impressionnante procession de groupes folkloriques et de tireurs de baroud en costume traditionnel qui a égayé la ville durant toute la matinée. Clou de cette entrée en matière, une démonstration de jeux équestres et de fantasia qui a émerveillé petits et grands, «rappelant la geste d'illustres résistants à l'occupation française telle que Bouziane, El Mokrani, Bouamama ou l'Emir Abdelkader se ruant à cheval sur les troupes coloniales», dira un spectateur. Le président de l'APC, Azzedine Slimani, se disant satisfait de la réussite de cette manifestation que les habitants de Biskra et de nombreux touristes n'ont pas boudée, aurait voulu, quant à lui, conférer à Maoussem Sidi Zarzour un cachet académique et scientifique en organisant un colloque sur la vie, l'œuvre et l'influence du personnage afin que les idées reçues colportées sur Sidi Zarzour soient escamotées à tout jamais. «Cela se fera la prochaine édition», promet-il.