À Mascara, qui dit Safsaf, se souvient de l'acte terroriste qui a coûté la vie à 28 personnes dont des femmes et des enfants, un certain triste 28 décembre 1997. Ce jour-là, lors de la prière d'El-Icha, 70 criminels ont assassiné de sang-froid ces innocents et ont kidnappé trois fillettes, Karima, Fouzia et Oumria, âgées de 16 ans à peine, qui n'ont, depuis, jamais étaient retrouvées. Seize ans après, nous sommes revenus au village où il nous a été très difficile d'évoquer ce souvenir car l'émotion reste intacte, néanmoins, en dépit de leurs blessures, les citoyens ont préféré aborder d'autres sujets, notamment ceux liés aux problèmes de leur quotidien. En effet, relevant de la commune de Makdha et distante de 32 km du chef-lieu de la wilaya de Mascara, la localité de Safsaf souffre de l'isolement. «Le transport en commun fait défaut. Pour se déplacer à Ghriss ou à Makdha, respectivement à 12 et 8 km du douar, les villageois sont contraints de faire appel aux transporteurs clandestins», nous dira Nasreddine, un jeune étudiant universitaire. Notre interlocuteur n'a pas hésité d'afficher, parallèlement, son mécontentement à l'absence de l'Internet. «Notre douar est dépourvu de toute liaison téléphonique, que ce soit fixe ou mobile. Comment voulez-vous accéder à l'internet ?», a-t-il ajouté. Si Benayad, le commerçant du village, nous a fait savoir que le siège du bureau de poste est fermé depuis l'an 2000. «La population du village a besoin de la mise en service de cette infrastructure, et ce, afin de mettre un terme aux déplacements des personnes âgées et autres fonctionnaires retraités à Ghriss ou Makdha pour la perception de leurs pensions. Ainsi que pour le paiement des factures de l'eau, de l'électricité et l'envoi des courriers», dira notre source. Par ailleurs, les citoyens avec lesquels nous nous sommes entretenus ont tenu à soulever le problème concernant le non-raccordement de leurs habitations au réseau électrique. «Cela fait plus de 8 ans que nous appelons au raccordement de nos maisons au réseau électrique, malheureusement, nos appels n'ont donné aucune suite», nous lancera Si Kaddour, un septuagénaire. Côté infrastructures destinées aux jeunes, Madjid, Nacer et Nasreddine réclament la réalisation d'une aire de jeu et la transformation de l'ex-siège de la Garde communale, actuellement fermé, en une infrastructure sportive ou culturelle. La réalisation d'un mur de clôture pour le cimetière du village, le renforcement de l'éclairage public qui fait défaut et de la collecte des ordures ménagères ainsi que l'achèvement de la réalisation de la mosquée «Abi Derdar» sont également des préoccupations soulevées par les habitants de village Safsaf.