Les concessionnaires automobiles sont sommés d'investir dans un délai de 3 ans. C'est l'une des nouvelles mesures phares et obligatoires introduites dans la loi de finances 2014 à l'effet d'encourager l'investissement productif, promouvoir la production nationale et favoriser la création d'emplois. Qualifiée de draconienne, cette mesure freinera certainement l'élan d'un bon nombre de concessionnaires qui, vraisemblablement, n'ont pas les moyens d'une telle politique. Ils sont nombreux, sinon la totalité des professionnels du monde de l'automobile algérien qui n'ont aucune expérience dans le secteur de l'industrie. Ces derniers sont versés uniquement dans le commercial, autrement dit dans la vente et l'après-vente des véhicules touristiques ou utilitaires. Cette disposition ne manquera pas de susciter des grincements de dents des côté des concernés. Il en est ainsi des membres adhérents de l'association algérienne des concessionnaires automobiles (AC2A) dont on scrute la réaction par rapport à cette mesure. Les autres acteurs du marché de l'automobile algérien survivront-ils à cette une nouvelle obligation ? Seront-ils prêts financièrement et professionnellement à l'investissement industriel ? Tant de questions dont les réponses traceront une nouvelle carte de la fonction de concessionnaire de véhicules en Algérie. Pour inciter à cette nouvelle démarche, l'Etat a prévu dans la LF 2014 l'exonération des véhicules et les remorques produits localement de la taxe sur les transactions de véhicules neufs. Les concessionnaires automobiles et les importateurs de véhicules seront obligés, ainsi, dans un délai de trois ans, de mettre en place une activité industrielle ou de service qui a un lien direct ou indirect avec l'industrie de l'automobile. Ce qui permettra de freiner un tant soit peu l'élan des importations automobiles sur le marché local. Les nouveautés qu'apporte la LF 2014 ne se limitent pas à cette mesure. En effet, plusieurs autres dispositions visant «à remettre de l'ordre» dans le marché national du véhicule neuf, notamment «la limitation de l'importation des véhicules aux seuls concessionnaires automobiles» et «l'interdiction à ces derniers d'importer pour le compte d'autres concessionnaires en dehors de leur propre réseau de distribution». Par ailleurs, les concessionnaires doivent, lors de la souscription de leurs cahiers des charges, «importer un quota de véhicules roulant au GPL et GNC». D'autre part, cette obligation d'investissement pour les concessionnaires, s'ils se lancent dans la production de la pièce de rechange et la sous-traitance, avantagera d'une autre façon la nouvelle usine Renault Algérie dont la production est prévue pour novembre 2014 à Oran. Pour rappel, la sortie du premier véhicule Renault Symbol «made in Algeria» est prévue le 20 novembre 2014. L'usine devra produire, dans une première étape, quelque 25 000 unités par an avant de passer à une cadence supérieure de 75 000 unités/an à l'horizon 2020. Pour encourager l'investissement, la LF 2014 prévoit la suppression des dispositions spécifiques relatives aux modalités d'octroi des avantages pour les projets d'investissement dont le montant est supérieur à 500 millions de DA et inférieur à 1,5 milliard de DA. La loi introduit aussi un allègement des procédures d'agrément en faveur des projets d'investissement étrangers directs ou d'investissement en partenariat avec des capitaux étrangers. Les investissements étrangers en partenariat, qui contribuent au transfert du savoir-faire ou qui arrivent à un taux d'intégration national supérieur à 40%, profitent d'autre part des avantages fiscaux et parafiscaux du CNI (Conseil national de l'investissement), selon un article de la LF.