Le «groupe des quatorze» estime que le leader du FLN veut affaiblir la position de l'Algérie pour favoriser les pressions extérieures sur le pays. Les propos d'Amar Saadani, secrétaire général du FLN, accusant le patron du DRS d'avoir confisqué l'Etat, suscitent des inquiétudes. Quatorze formations politiques regroupant Jil Djadid, RPR, MSP, FMN… ont appelé hier le Président à sortir de son silence et à s'adresser à la nation. «Le président Bouteflika se tait depuis plusieurs mois, or il est à l'origine de tous les maux qui gangrènent le monde de la politique. Ce qui se passe maintenant est à cause de lui et sous sa responsabilité. Son clan veut imposer un quatrième mandat envers et contre tout. Nous sommes réellement dans un processus de coup d'Etat», a lancé avec amertume Soufiane Djilali, porte-parole de Jil Djadid. Avis partagé par Abdelhak Merbah qui demande avec insistance au Président de rompre le silence et de parler, de s'expliquer face à la nation. Les Algériens, dit-il, ont le droit de savoir où il est, ce qu'il fait. «Bouteflika est le président de la République. Est-ce que sa mission est de rester spectateur devant les troubles et les tiraillements qui se produisent dans le pays ?» s'interrogent les représentants des partis, en conclave hier au siège du RPR. Ces partis avaient convoqué une réunion extraordinaire pour débattre et examiner la situation qui prévaut dans le pays, expliquent-ils. «L'heure est grave», affirment-ils. Tous pensent que les propos de Amar Saadani visent à affaiblir et à briser l'institution militaire, et ce, au profit d'un quatrième mandat. «Pour nous, les déclarations de Saadani relèvent d'une gravité extrême parce qu'elles tendent a briser le système immunitaire du pays et cela nous expose inévitablement aux troubles qui secouent les pays voisins», déplorent ces partis. «Le monde est en crise et le clan de Bouteflika veut un quatrième mandat ou le chaos dans le pays. C'est inacceptable», affirme sofiane djilali. Décortiquant les propos de Saadani, le «groupe des quatorze» estime que le leader du FLN a fait référence de façon étudiée à des dossiers qui sont en relation avec l'étranger. A travers ces accusations, Saadani veut affaiblir la position de l'Algérie pour favoriser les pressions extérieures sur le pays. «En évoquant l'affaire Tiguentourine ou le dossier des moines de Tibhirine, il dit au monde entier que l'Algérie a failli», notent les responsables de ces entités politiques, qui ne comprennent pas le silence de la justice. «Saadani a accusé l'institution judiciaire. Pourquoi celle-ci ne réagit-elle pas ? Il a dit que le dossier de Chakib Khelil est un montage, mais personne n'a répliqué ; ceci est un processus extrêmement dangereux». Saadani, selon ces partis, a traîné dans la boue les hautes institutions du pays, et ce, sous le regard impassible du président de la République. «Ce dernier est peut-être absent parce qu'il est invalide, donc on ne comprend pas pourquoi son clan revendique un autre mandat. Ou alors il est valide et ce qui se passe est de sa responsabilité directe et c'est lui qui est en train de fomenter les troubles dans le pays», assurent les responsables de ces partis. Notons que cette réunion s'est poursuivie hier tard dans la soirée. Le groupe devrait également se prononcer sur les événements de Ghardaïa.