La fête qu'a organisée le Centre médico-pédagogique pour enfants inadaptés CMP (Bessma) d'El Madania, à l'occasion de la Journée de l'enfant africain, s'est déroulée, au Casif de Sidi Fredj dans une atmosphère enjouée, loin du brouhaha ayant pesé sur la capitale. La fête de jeudi dernier a été rehaussée par la présence de « parrains » du centre et du P/APC d'El Madania qui a fait l'éloge du travail de la directrice, Mme Belkacem. Y étaient aussi conviées les familles des enfants. A l'occasion, des communications ont été données. Le CMP, situé sur les hauteurs d'Alger, prend en charge quelque 80 enfants, dont l'âge varie entre 3 et 22 ans. Les garçons représentent la plus grande proportion d'enfants avec 57%, qui, à en croire les statistiques données par une pédagogue du centre, sont à 90% atteints de débilité moyenne, 5% de débilité profonde. Par ailleurs, le docteur Ould Taleb, médecin chef à la clinique de pédopsychiatrie de Garidi II, mettra en relief la gravité de l'autisme et l'inexistence de structures d'accueil pouvant prendre en charge cette catégorie de malades. Ils s'en trouvent, signalera le médecin, trois, comme celui de Guaridi II. Le conférencier ne manquera pas de rappeler que la prévalence de cette maladie est de 1 sur mille enfants. Celle-ci est plus fréquente chez les garçons que chez les filles. Ayant diverses causes, héréditaires, métaboliques et d'environnement, l'autisme se distingue, indique Ould Taleb, par le repli sur soi et la difficulté pour l'enfant d'établir un contact avec son entourage. « Cette maladie de l'ordre de la communication ne doit pas être confondue avec le retard mental, dont ont peur les parents. Les parents, souvent mal informés, ne s'en rendent compte que des années plus tard. Ils préfèrent, pour certains, recourir au raki. Alors que la prise en charge doit intervenir dès l'âge de 3 ans pour espérer endiguer quelque peu l'évolution de l'autisme, elle n'intervient que bien plus tard, soit à l'âge de 12 et plus », signale-t-il. Pour le pédopsychiatre, les familles ne doivent pas être tenues pour seules responsables : « Elles doivent être déculpabilisées », relève-t-il. Prenant les devants, une mère de famille relatera son parcours de combattant avant de s'effondrer, laissant l'assistance en larmes. Son fils autiste, Raouf, a retrouvé la « normalité » grâce à l'aide fournie par le centre. En outre, le groupe El Gharnatia a interprété des chansons du répertoire andalou. Les « réjouissances » ont été ouvertes par de jeunes scouts venus d'El Madania. Ceux-ci entonneront l'hymne national. S'en sont suivies des activités concoctées par ces bambins trisomiques qui se déplacent sous le regard attentif de la directrice. Les enfants ont gratifié les présents de danses chaoui, moderne et haitienne. Les postures étaient presque parfaites. Nadjib et Zina feraient pâlir plus d'un en dansant sur un air rock. Des objets réalisés par les enfants dans les ateliers de menuiserie et de jardinage ont été exposés.