Le cabinet de recrutement International Talent Network (ITN) organisera les 28 et 29 mars à Paris un salon d'emploi dont l'objectif est de rapprocher les recruteurs algériens et les jeunes diplômés ou employés de l'autre coté de la méditerranée en quête d'opportunités. -Qu'est-ce que l'ITN et quel est son but ? International Talents Network (ITN) est un cabinet de conseil en recrutement & formation à l'international, spécialisé dans la sélection de talents algériens localisés à l'étranger. Cet organisme a été fondé dans le but de mettre en contact les grands recruteurs d'Algérie avec les étudiants algériens qui sont partis accomplir un complément d'études en France. Nous avons pris l'initiative d'organiser un salon de recrutement intitulé «le Forum ITN Emploi», c'est une première. Il est prévu pour les 28 et 29 du mois en cours à Paris. Le salon rassemblera des entreprises d'Algérie souhaitant recruter de jeunes Algériens diplômés de l'enseignement supérieur français ou des cadres ayant exercé à l'étranger désireux de faire carrière dans leur pays. -Pensez-vous que cette initiative contribuera, pour ainsi dire, à la diminution du taux de chômage dans les deux pays ? Il faut savoir que les universités françaises comptent plus de 20 000 étudiants algériens, sans compter les jeunes cadres qui sont près de 10 000. Je ne pense pas que l'on va agir significativement sur les chiffres du chômage en France. En ce qui concerne les taux du chômage en Algérie, je pense que les étudiants et les cadres algériens qui souhaitent faire carrière dans leurs pays après avoir acquis une démultiplication des compétences à l'étranger ne représentent en fait qu'une infime proportion de l'ensemble des gens qui cherchent du travail. Or, rien que ces proportions de par leurs expériences et leur ouverture d'esprit participeront certainement au développement économique du pays, en partageant tout ce qu'ils ont appris à l'étranger. Donc, je pense qu'on pourra avoir un impact fort et influant sur le chômage de ces jeunes. -Pourquoi, à votre avis, après avoir étudié en France, des diplômés algériens souhaitent foncièrement rentrer au pays ? Il existe diverses raisons pour lesquelles les étudiants algériens souhaitent rentrer en Algérie. D'une part, la crise économique actuelle fait qu'il est devenu de plus en plus difficile de trouver un emploi en France pour les jeunes Français mais également pour les étudiants étrangers. Les conditions d'insertion professionnelle étant difficiles en France, on constate que de nombreux Algériens installés veulent retourner en Algérie. D'autre part, des raisons personnelles entrent en jeu : envie de retourner près des parents, fonder une famille et surtout participer au développement économique du pays. -Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent étudier à l'Etranger ? Je donnerais 3 conseils aux étudiants étrangers qui viennent faire un complément d'étude en France afin de mettre toutes les chances de leur côté. Premièrement, il faudrait que les étudiants, avant de partir étudier à l'étranger, se renseignent sur les secteurs qui recrutent. Deuxièmement, choisir ses études avec lesquelles on aura beaucoup plus de chance de trouver un emploi. Et troisièmement, trouver un cabinet de recrutement comme ITN ou d'autres organismes spécialisés qui les mettent en relation avec les recruteurs une fois leurs études terminées. Voilà, j'espère que mes conseils trouveront un écho chez ces jeunes étudiants, car je trouve que c'est un crime de se retrouver sans emploi après tant d'efforts à l'étranger. -En fait, comment vous est venue l'idée de créer un organisme spécialisé dans le recrutement des Algériens diplômés des universités françaises ? Moi et mon associée, Amina Kara Mecheti, avions constaté de par nos expériences personnelles et professionnelles respectives un besoin de rapprochement entre les entreprises en Algérie, d'un côté, et les jeunes diplômés et cadres installés à l'étranger, de l'autre. Amina Kara est précisément l'une de ces jeunes Algériennes qui, après des études universitaires effectuées en Algérie, a parachevé sa formation par un Master en France. Lors de missions de conseil en recrutement, elle était souvent sollicitée par des entreprises algériennes à la recherche de profils internationaux. De mon côté, j'ai travaillé pendant 7 ans pour le ministère des Affaires étrangères. Dans le cadre de mon travail, j'ai été chargée du service qui s'occupe de promouvoir la France comme pays d'études en Master et Doctorat. J'ai été également responsable pendant 3 ans du service «Campus France» de l'ambassade de France en Algérie. Ce service reçoit les demandes d'études provenant des étudiants algériens pour poursuivre leur cursus en France. De ce fait, j'avais remarqué que souvent leurs projets s'arrêtaient au choix de la formation. Ayant pour but de forger une carrière professionnelle dans leur pays, ces étudiants avaient une difficulté de se projeter dans une profession. Je me suis donc mise en quête de structures pour les aider. Cependant, j'avais constaté un manque considérable d'organismes dédiés et orientés vers un projet de retour après leurs études. A la suite de ces deux constats, moi et mon associée Amina Kara Mechetti, nous avons eu l'idée de créer un cabinet de recrutement et de formation qui prend en charge les diplômés algériens en France.