Que ce soit à Chlef ou à Béchar, pour ne citer que ces deux régions, les ménages endurent les affres du manque d'eau courante. En dépit des améliorations constatées, les ressources en eau mobilisées dans la wilaya demeurent insuffisantes au regard des besoins croissants des populations. Le déficit s'élève à 65 000 mètres cubes par jour, selon le rapport de la direction des ressources en eau présenté dernièrement devant le conseil exécutif de la wilaya. Les besoins sont estimés à 244 000 m3 alors que les volumes fournis quotidiennement ne dépassent guère les 185 000 mètres cubes. Le manque d'eau enregistré affecte toutes les communes mais se pose avec plus d'acuité dans les zones rurales et les villes côtières de Beni Haoua et Oued Goussine. La plupart sont approvisionnées au moyen de citernes tractées ou à partir de forages à très faible débit. Des apports insuffisants Le rapport précise que les quantités d'eau consommées proviennent en totalité du barrage de Sidi Yacoub et de forages publics. Il fait état, toutefois, d'une augmentation sensible de la dotation journalière à partir d'août prochain, date de la mise en service de la nouvelle station de dessalement de Ténès. Celle-ci, d'une capacité de 200 000 m3/jour, devrait satisfaire les besoins de 90 % de la population de la région. Cependant, la réalisation de cet objectif reste fortement tributaire du respect des délais de réception des canalisations principales et secondaires. On sait, par exemple, que le projet de rénovation du réseau de distribution de la ville de Chlef attend toujours son lancement du fait du non-aboutissement de l'avis de sélection des entreprises de réalisation. Béchar aussi souffre du manque d'eau. Le ministre des Ressources en eau Hocine Nacib, arrivé à Béchar, s'est déplacé au barrage de Djorf Torba, l'unique source d'alimentation en eau potable de la région. la nécessité de diversifier La ville de Béchar consomme à elle seule 34 000 m3/jour. Sur place, le ministre a reçu des explications sur l'étroite dépendance de la région de l'unique source d'approvisionnement en eau potable et la nécessité vitale de diversifier d'autres sources par des recherches hydrologiques. Hocine Nacib a reçu aussi des éclaircissements sur les travaux en cours au niveau de l'ouvrage hydraulique en matière de réhabilitation et rénovation touchant les équipements hydromécaniques et électriques du barrage. La population d'Abadla (16 000 habitants), sévèrement affectée par la pénurie d'eau potable, a saisi l'occasion d'exprimer au ministre sa préoccupation et ses soucis en la matière car étranglée par la soif, situation qui, selon des associations, a conduit la quasi-totalité de ses habitants à se doter de citernes pour emmagasiner de l'eau potable acquise à un prix fort, ont-ils déclaré avec colère. «Une ville des citernes», ont-ils ajouté. Au niveau du barrage de reprise (2 millions de m3) sur la pointe du périmètre agricole d'Abadla, l'étude des travaux du projet de réhabilitation de ce périmètre est en cours et va toucher, entre autres, les canaux d'irrigation, drains et équipements de base. Dans la foulée, Hocine Nacib a annoncé, qu'en collaboration avec le département de l'Agriculture, 200 milliards de cts (dans une première phase) seront suivis par le même montant (dans une deuxième phase) et vont être dégagés pour être consacrés à la plaine pour revitaliser l'ensemble des ses équipements. Aux yeux du représentant de l'Etat, l'office en charge de l'irrigation et du drainage sera revu car avec 15 agents en activité et des moyens limités, il sera difficile à cet organe de gestion, compte tenu de l'ampleur de la tâche, d'accomplir sa mission et concrétiser ses objectifs. Hocine Nacib s'est engagé, en matière de lutte contre la sécheresse, à étendre l'étude hydrologique envisagée qui sera menée dans le but de diversifier et multiplier les sources d'approvisionnement en eau dans une région qui connaît une importante croissance urbaine. En attendant, le plan d'urgence provisoire, arrêté en collaboration avec les autorités locales et consistant en des prospections de forage, va pouvoir atténuer un tant soit peu les rigueurs de la sécheresse qui frappe les populations de la région, notamment celle d'Abadla qui reçoit de l'eau potable dans ses robinets 1jour/5.