Hier samedi, cela faisait déjà 3 jours que le feu s'était déclenché à Sidi Benyebka, dans la commune d'Arzew. Poussé par le vent, l'incendie, qui s'est déclaré jeudi, dans la zone boisée longeant oued Chemmar, a tourné nord-est vers les monts de Sidi Moussa (Cap Carbon). Ravageant des hectares de maquis, le feu a semé un début de panique, notamment chez les habitants des constructions illicites implantées dans la zone forestière du Cap. Ces derniers ont vécu un après-midi pour le moins «chaud». «Le feu n'a pas atteint les constructions mais on sentait sa chaleur, c'était une vraie fournaise», témoignent ces habitants. Une partie des forces mobilisées autour du foyer principal a été dirigée vers le site. Sapeurs pompiers et militaires, aidés par la population, s'y sont employés, durant tout l'après-midi, pour parvenir à stopper l'avancée des flammes dont la fumée devenait de plus en plus suffocante. Entre-temps, éparpillées par le vent, des étincelles ont déclenché de nouveaux foyers sur les hauteurs de la ville d'Arzew à la périphérie du nouveau lotissement et du château d'eau de la cité Emir Abdelkader. Là aussi, forte inquiétude chez les riverains. Aux alentours de 14 heures, des citoyens ont alerté les pompiers dont une équipe est venue constater les faits avant d'enclencher l'opération d'intervention. Remobilisation, réquisition d'un engin stationné près du foyer et appui citoyen. Une autre petite bataille de gagné en attendant une nouvelle alerte aux environs de 18 heures, pas très loin de ce dernier foyer. Des effectifs sont dépêchés sur les lieux pour y faire face alors que le gros des troupes s'activait encore du côté de Sidi Benyebka et de Sidi Moussa. A l'heure du f'tour, la bonne nouvelle est tombée : «l'incendie est maîtrisé». Tout le bois des monts surplombant la région a été calciné. Un vieux Arzewien se rappelle que ce même secteur a été ravagé par un incendie identique survenu en 1965. L'alerte n'est pas pour autant levée, on reste vigilant d'autant plus que le vent continue à souffler. D'ailleurs vers 23 heures, un convoi de sapeurs pompiers traverse le centre-ville pour prendre la route de la corniche menant vers Cap Carbon. La population évoque les efforts consentis par les équipes d'intervention, particulièrement en cette période de jeûne avec la chaleur de fournaise que dégageait le brasier et, surtout, la fumée qui asséchait les gosiers. Cependant, elle déplore le manque de moyens d'intervention, tel les canadairs pour les sites difficiles d'accès. Lors de leur intervention, les pompiers ont été justement confrontés à cette difficulté et ont dû raccorder des lances sur une longueur de 2 km, en mettant en place tout un stratagème pour pouvoir atteindre le foyer.