Touchés par ce drame, de nombreux Sétifiens restent interloqués. L'incendie qui a ravagé, dimanche, le complexe Samsung-Samha, fait la une dans la capitale des Hauts-Plateaux, où les enquêteurs sont à pied d'œuvre pour évaluer les dégâts et déterminer les causes du sinistre qui a complètement détruit l'outil de travail de centaines de travailleurs poussés vers le chômage technique. En dépit du coup reçu, le patron du groupe, Issad Rebrab, a tenu à rassurer ses employés. Cette décision a profondément touché les concernés. «Le geste de M. Rebrab ne peut venir que d'un seigneur», affirment de nombreux salariés que nous avons rencontrés hier. Pour revenir à l'incendie, certaines sources voulant garder l'anonymat, n'excluent pas la thèse de l'acte de sabotage. «Le sinistre s'est produit à 18h50 exactement, c'est-à-dire un quart d'heure après la sortie des travailleurs. Si le feu avait pris naissance au niveau des chaînes de production, on aurait pu avancer l'hypothèse du court-circuit, mais l'étincelle s'est déclenchée dans la zone de stockage des produits finis (climatiseurs, réfrigérateurs et machines à laver) où il est presque impossible d'invoquer une panne de courant. Si cette hypothèse est plausible, elle n'est pas pour autant définitive. Disposant de moyens et d'expérience, les experts sont à pied d'œuvre pour découvrir l'origine de ce désastre», a-t-on déclaré. Touchés par ce drame, de nombreux Sétifiens restent interloqués. «Cette difficile épreuve ne touche pas uniquement le groupe Cevital dirigé par notre aîné, Issad Rebrab, mais l'ensemble des opérateurs économiques de la région et du pays tout entier. L'incendie qui a ravagé un de nos plus importants complexes industriels est un coup dur pour notre économie. Nous tenons, au nom de tous les adhérents de la Chambre de commerce et d'industrie El Hidhab, à exprimer notre solidarité avec le groupe Cevital qui, à travers les difficultés projets lancés et programmés à Sétif, a insufflé une nouvelle dynamique aux hautes plaines sétifiennes, une région de travailleurs», souligne le président de la CCI El Hidhab de Sétif, Ammar Seklouli. Abondant dans le même sens, le premier magistrat de la capitale des Hauts-Plateaux, le docteur Nacer Ouahrani, qui ne cache pas son amertume, parle au nom des Sétifiens consternés : «Personne ne peut rester insensible face au grave incendie qui a ravagé le complexe Samsung-Cevital, la propriété de tous les Algériens. N'ayant fait que son devoir, la commune de Sétif, qui a réquisitionné son parc roulant pour prêter main-forte aux équipes de la Protection civile, exprime toute sa solidarité au groupe Cevital, qui contribue grandement aux recettes de la commune, dont 70% des rentrées sont des taxes. Peinée par cette catastrophe touchant de plein fouet le gagne-pain de milliers de travailleurs, la municipalité est disposée à aider à la reconstruction du complexe.» Nacir Benbouriche (revendeur d'électroménager) déclare pour sa part : «Le feu qui vient de ravager l'usine Samsung est un coup dur aussi bien pour le groupe Cevital que pour ses milliers de partenaires du réseau de distribution, qui en pâtissent. En dépit du grave et énorme préjudice, le groupe, disposant de moyens et de potentialités, est en mesure de relever le défi, au grand bonheur du consommateur féru du produit Samsung made in Algeria.» Il faut dire que la relation entre Cevital et Sétif est d'autant plus intense que le groupe d'Issad Rebrab, qui vient de reprendre la société espagnole FagorBrandt spécialisée dans l'électroménager, va réaliser un autre mégaprojet dans cette ville. Le complexe, qui sera réalisé dans un délai de 15 à 20 mois, créera pas moins de 7500 postes de travail. S'étendant, nous dit-on, sur plus de 100 hectares, il fera de Aïn El Fouara la capitale de l'électroménager. Une telle opportunité donnera un coup de fouet au marché du travail et à l'économie de toute la région, se distinguant par le dynamisme de ses opérateurs économiques encouragés par les facilitations des pouvoirs publics et la position de Sétif qui se trouve, grâce à l'autoroute Est-Ouest, à deux heures d'Alger. L'on apprend qu'une bonne partie de la production sera consacrée à l'exportation, ce qui générera, au bas mot, 1,5 milliard de dollars de recettes. Avec le projet FagorBrandt-Cevital, le pays bénéficiera du transfert du savoir-faire européen.