Fermée depuis le début de la saison estivale, la piscine de l'ex-Padovani est un patrimoine de la Direction de la jeunesse qui cédera la gestion à l'Office du complexe olympique. La structure, dont les pompes sont en panne, nécessitera un investissement colossal. La piscine d'El Kettani à Bab El Oued n'a pas ouvert ses portes à ses nombreux habitués. La structure, aménagée en contrebas de l'esplanade du millénaire à Bab El Oued, est fermée cette saison. La raison : la qualité douteuse de l'eau de mer à cet endroit. «La piscine utilise l'eau de mer. Les analyses effectuées en début de saison ne sont pas rassurantes. Nous avons jugé utile de ne pas ouvrir la piscine», indique un responsable de la Ligue de voile d'Alger, lors d'une tournée de la Commission du tourisme de la wilaya d'Alger, la semaine dernière. La qualité de l'eau n'est pas la seule raison de la fermeture de cet espace prisé par les riverains, mais les pompes, installées au sous-sol de la structure, sont à l'arrêt.«Une pompe seulement sur les quatre est fonctionnelle. La structure, unique en son genre à utiliser directement l'eau de mer, nécessite l'installation de pompes spécifiques et très performantes. Pour remplir les bassins, il nous faut trois jours, et trois autres pour la vider de l'eau puisée à moins de 50 m de profondeur. Le remplacement des installations existantes, complétement rouillées, coûte de l'argent, que les responsables ne sont pas prêts à investir», nous signale-t-on. Gérée par la Ligue de voile d'Alger, la piscine de l'ex- Padovani, qui a eu sa période faste au lendemain de l'indépendance, s'est dégradée : le plongeoir s'effrite, sa structure métallique s'est érodée, représentant un danger pour les nageurs, et les trois bassins et le grillage nécessitent une réhabilitation complète. La Ligue de voile, qui y a son siège, ne pourrait pas entretenir une structure qui lui a été «cédée» par la Direction de la jeunesse d'Alger et des loisirs (DJSL). «L'entretien de la structure ne peut plus se faire. Il faut plus de moyens. Les seuls agents sont les gardiens», se désole-t-on. Autre situation nouvelle : l'Office du complexe olympique (OCO) serait sur le point de reprendre carrément l'établissement. «La Ligue de voile, qui le gère depuis 6 ans, fait face à une nouvelle situation. Des gens de l'OCO prétendent que la piscine est désormais leur bien. On ne s'y oppose pas. La passation de pouvoir sera signée d'un moment à l'autre», nous a-t-on précisé. En attendant l'arrivée d'un nouveau gérant, la zone d'El Kettani et de R'mila connaît des travaux de restructuration qui permettront à Meditram, l'entreprise réalisatrice, d'aménager, assure-t-on, des piscines artificielles. Les habitués de la bronzette dans cette partie du quartier populaire de Bab El Oued grincent des dents en voyant le chantier qui les prive de leurs plages.