La sortie dans la rue des forces de l'ordre est un indicateur inquiétant des retombées possibles de la crise économique et sociale», souligne un communiqué du Pôle des forces du changement (PFC) signé par son coordinateur, Ali Benflis. Ce même communiqué en appelle «au sens de la responsabilité et de la retenue pour que la situation intenable, sur laquelle ces forces de l'ordre ont entendu appeler l'attention, soit traitée en tenant compte de leurs attentes légitimes et fondées et des exigences de leurs devoirs envers l'Etat». Par ailleurs, le Pôle des forces du changement a examiné le développement de la situation à Ghardaïa et exprime «sa surprise et son grand étonnement quant à l'insouciance et à l'inaction des institutions de la république concernées face à ces développements tragiques». Ceci et de noter que «la défaillance collective de ces institutions et leur incapacité à assumer leurs responsabilités pleines et entières à l'égard de nos compatriotes de la région de Ghardaïa est à mettre au compte de la crise politique générale que le pays connaît et dont le régime politique en place porte l'entière responsabilité». La situation politique, économique et sociale connaît une détérioration croissante qui préoccupe le PFC, qui dit renouveler sa «profonde conviction qu'une telle détérioration se poursuivra aussi longtemps que ne seront pas traitées de la manière la plus appropriée la crise de légitimité, la crise institutionnelle et la crise constitutionnelle produite par la vacance du pouvoir». Une vacance de pouvoir qui s'exprimerait aussi, selon le même communiqué, par «la passivité et l'absence» de l'action de l'Algérie sur le plan régional face aux menaces contre sa sécurité nationale. Concernant le harcèlement dont font l'objet l'opposition nationale et les médias indépendants, le communiqué du PFC relève que «la faillite de la gouvernance du pays à la fois politique, économique et sociale contraste avec le zèle, l'activisme et la créativité des dirigeants politiques du pays lorsqu'il s'agit de brimer les libertés et de restreindre l'espace des droits». A cet effet, le Pôle assure les quotidiens nationaux El Khabar et El Watan, «actuellement cibles privilégiées de mesures inqualifiables de harcèlement et d'intimidation, de sa solidarité et de son soutien dans cette épreuve liberticide qui leur est imposée». A noter que le communiqué du Pôle des forces du changement intervient à l'issue d'une réunion d'évaluation de la situation politique tenue jeudi dernier, qui s'est aussi félicité des résultats de la réunion de l'Instance de coordination de l'opposition nationale.