Le foncier reste le point noir de l'investissement. Toutes les démarches entreprises par la wilaya de Tipasa pour créer une nouvelle dynamique dans l'investissement, notamment public, se heurtent à l'instruction du mois de mai 2013 signée par le Premier ministre. La bonne volonté locale ne suffit plus. La Commission d'aménagement, d'urbanisme et d'architecture (CAUA), le Comité technique, la Commission de reprise des terres agricoles sont autant d'étapes à franchir avant de décider à l'échelle de la wilaya de l'implantation d'un projet. Depuis que l'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, stipulant que pour le déclassement des terres agricoles toutes les assiettes foncières (sans aucune distinction entre les terres agricoles situées à l'intérieur des secteurs urbanisables et celles situées en dehors de ces secteurs) seront soumises à la Commission interministérielle. Par conséquent, toutes les explications données par les directeurs de l'exécutif de la wilaya de Tipasa, lors des visites de travail et d'inspection ministérielles, sont caduques car les solutions pour sortir du statu quo de la wilaya de Tipasa se trouve entre les mains des décideurs centraux à Alger. Quand la wilaya de Tipasa gérait localement son portefeuille foncier, des investissements avaient vu le jour tant bien que mal, notamment à travers la réalisation de logements et d'équipements publics. Aujourd'hui, toutes les actions administratives, techniques et financières menées par la wilaya pour ficeler les dossiers des chantiers sont achevées. Les dossiers de l'ensemble des investissements se trouvent au niveau du secrétariat du Conseil interministériel à Alger afin que ce dernier décide du déclassement des assiettes foncières. Le développement économique et social de la wilaya demeure à présent confronté aux contraintes inhérentes à la mobilisation du foncier. Moult projets sont en instance d'implantation et de réalisation à cause du blocage décidé par l'instruction n°2 de Abdelmalek Sellal. Déçus, les directeurs de l'exécutif de la wilaya ne peuvent contester ouvertement le blocage. Les autorités, selon des indiscrétions, avaient proposé la réalisation de 4 nouvelles zones d'activité pour créer de l'emploi et des services essentiels pour les populations, tout en préservant le territoire de la wilaya de toutes formes de pollutions, y compris ces investissements consommateurs d'eau qui ne sont plus désirés par les responsables locaux. 14 lotissements individuels ruraux destinés à absorber les habitations précaires en zones rurales et l'ensemble des programmes de logements (toutes formules confondues) et les projets d'équipements inscrits à l'indicatif de la wilaya attendent depuis longtemps la décision de déclassement que doit prendre le Conseil interministériel. Le cas des Zones d'extension touristique (ZET) n'a jamais dépassé le seuil des discours. Un nombre important d'investisseurs est en attente, à l'exemple des Plans d'occupation du sol (POS) n°7 et n°8 de Bou Ismaïl. En effet, cette localité côtière qui avait inscrit dans son programme plusieurs projets et toute une série d'équipements publics concernant plusieurs secteurs, en l'occurrence des établissements d'éducation, l'habitat, la culture, l'économie, les services, le sport, l'administration, la formation professionnelle, la sécurité, les Affaires religieuses n'ont toujours pas vu le jour. Le ministre de l'Habitat, M. Tebboune, en visite sur le site au début de l'année en cours, n'a pu constater le démarrage que d'un seul projet, celui des 630 Logements type LPP, tandis que le reste des programmes inscrits sur cette superficie de 158 ha est resté virtuel. Les autorités locales doivent utiliser la langue de bois pour faire patienter les citoyens demandeurs de logements et les investisseurs. La wilaya, notamment la partie est de son territoire, risque l'explosion à ce rythme. Toutes les embûches bureaucratriques que connaissent les potentiels investisseurs sont un frein pour le développement de ce petit territoire du littoral algérien. «Le problème du déclassement des terrains, chuchotent certains responsables au niveau de la wilaya de Tipasa, est national et ne concerne pas uniquement notre wilaya», disent-ils. Une «panne» qui risque d'engendrer beaucoup d'entraves. La machine bureaucratique à la peau dure.