Le glissement de terrain est survenu après l'entame des travaux de terrassement pour la réalisation d'un programme de 100 logements promotionnels. Une catastrophe a été évitée de justesse hier à l'entrée de la ville de Chabet El Ameur (Boumerdès), à cause d'un glissement de terrain qui a failli emporter deux blocs d'habitations occupés par une quarantaine de familles. Ce problème avait été prédit par des citoyens de la localité depuis un mois, mais aucune mesure n'a été prise par les autorités pour limiter les dégâts. Ce mouvement du sol dont les prémices remontent à vingt jours s'est aggravé hier en emportant même la route et le mur de soutènement se trouvant en contrebas des blocs menacés. De nombreuses familles avaient déjà quitté leurs appartements de peur d'être ensevelies en cas de la propagation du glissement. Celui-ci est survenu, selon des habitants, juste après l'entame des travaux de terrassement pour la réalisation d'un programme de 100 Logements promotionnels aidés. Le terrain est incliné. En plus, il est situé en contrebas de la route reliant le RN68 au centre-ville. Un axe fermé depuis 20 jours à la circulation automobile à cause du premier éboulement. Tous les riverains savaient que ce n'est pas l'endroit qu'il faut pour un tel projet. Sauf les ingénieurs des différents organismes qui interviennent avant l'approbation des études techniques. «Nous leur avons dit que le sol n'est pas stable ici et qu'ils peuvent provoquer un glissement de terrain qui pourrait emporter même nos habitations, mais personne ne nous a écoutés», confient des occupants des 50 logements squattés en juin 2001. Certains parlent d'études bâclées et accusent le bureau d'études et les services de la DUC, du CTC et la direction des équipements publics d'incompétence. «Il faut être vraiment stupide pour construire là-bas», soutiennent-ils. Hier, une commission de wilaya a été dépêchée sur place pour évaluer les dégâts et prendre les mesures nécessaires à même de stopper le mouvement du sol et éviter l'écroulement des blocs d'habitations surplombant la route. Mais la plupart de leurs occupants restent sceptiques et se demandent pourquoi l'Etat, avec tous ses moyens, n'a pas anticipé ce genre problème.